Le conseil d'administration du groupe hospitalier mutualiste (GHM) de Grenoble, dont la vente est engagée depuis plusieurs mois, a retenu lundi l'offre de reprise du groupe issu de l'immobilier Doctegestio. La vente sera effective au 1er janvier 2021.
Doctegestio était l'un des trois candidats au rachat de cet établissement de santé emblématique de la ville qui avaient été retenus par Adrea Mutuelle, son actionnaire majoritaire, avec le groupe Vivalto et l'association AGDUC, soutenue par le CHU de Grenoble.
Emplois conservés
Doctegestio propose notamment la « pérennisation du statut d'établissement de santé privé d'intérêt collectif (ESPIC) », la « pérennisation des emplois et la continuité des statuts actuels des salariés » et « une solidité économique, gage d'une réelle capacité d'investissement », détaille un communiqué du GHM.
« Nous sommes très déçus. Notre crainte, c'est que l'offre faite demande un retour sur investissement et que pour les salariés, cela entraîne des conditions de travail plus difficiles », a réagi Thierry Carron, délégué syndical FO et secrétaire du CSE, à la sortie du conseil d'administration. Trois heures plus tôt, soixante-dix manifestants proches d'un collectif d'usagers, de médecins et d'habitants inquiets de voir le GHM cédé au privé, s'étaient rassemblés sous ses fenêtres.
Créé il y a soixante ans, le GHM de Grenoble compte 1 000 salariés (dont 200 médecins) et 400 lits qui font de lui le second acteur sanitaire du bassin grenoblois, après le CHU. L'établissement regroupe deux cliniques, un institut de cancérologie et des centres externes.
Déficit structurel
Cette décision intervient neuf mois après l'annonce d'Adrea Mutuelle de le mettre en vente en raison d'un « déficit structurel » caractérisé par 21 millions de pertes cumulées depuis dix ans.
Avec 290 établissements et une croissance annoncée de 35 % par an, le chiffre d'affaires de Doctegestio s'élève à 420 millions d'euros. Spécialiste de la gestion locative en ligne, le groupe s’est diversifié dans la santé en se spécialisant sur la reprise et la relance de structures en faillite, tout en assumant une politique de mutualisation des moyens et de digitalisation poussée au maximum.
Doctegestio est notamment propriétaire de l'ancienne clinique mutualiste de Bonneveine, à Marseille.
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens
Ouverture du procès d'un homme jugé pour le viol d'une patiente à l'hôpital Cochin en 2022
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique