« Pousse-seringues, moniteurs, chariot d'urgences, brancards, lits… » Ce matériel courant, parfois manquant ou défaillant dans les établissements, ne devrait bientôt plus faire défaut. C'est du moins l'engagement du ministère de la Santé qui a annoncé vendredi le déblocage « dès janvier 2021 » de 650 millions d'euros destinés à ces « investissements du quotidien » à l'hôpital. « Cette enveloppe budgétaire doit permettre d'investir dans du matériel du quotidien, qui, s'il vient à manquer, alourdit la charge de travail et pèse sur les conditions de travail des soignants », écrit le ministère.
Cette décision fait écho à une promesse du Ségur de la santé de réinvestir dans le matériel du quotidien (mais aussi auparavant du plan 2019 Investir pour l'hôpital). De fait, l'enveloppe comprend 150 millions d'euros déjà annoncés il y a un an par Édouard Philippe et Agnès Buzyn auxquels s'ajoutent 500 millions supplémentaires issus du Ségur.
Déconcentration
La répartition de cette enveloppe dans les hôpitaux se fera de façon déconcentrée sous l'égide des agences régionales de santé (ARS). Dans chaque hôpital, l'évaluation des besoins de chaque service se fera « en étroite concertation avec les instances médicales des hôpitaux » et après avis de la commission médicale d'établissement (CME) et de la commission des soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques (CSIMRT). « Cette enveloppe doit permettre d'améliorer significativement et très rapidement le fonctionnement des services de soins », affirme-t-on avenue de Ségur.
Cette déconcentration budgétaire à l'échelle des établissements est « une première pour un tel montant investi », se félicite le ministère. Néanmoins, l'affectation générale par grande région des 650 millions d'euros a déjà été tranchée.
Affectation des investissements par région
Un système de péréquation permet de viser en priorité les départements « les plus pauvres et les moins denses, souffrant d'une démographie médicale insuffisante du fait d'un manque d'attractivité ». Les territoires ultramarins bénéficient aussi d'un soutien particulier à hauteur de 6 millions d'euros chacun. Au-delà de l'investissement courant, ces dotations doivent contribuer au financement d'équipements nécessaires à la médecine de proximité (endoscopes, biologie délocalisée, scanners, etc.).
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