Convié à un entretien direct avec la présidente de la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (FNEHAD, dont les universités d'hiver ont été annulées), le ministre de la Santé Olivier Véran s'est employé à donner des gages financiers et des marques de considération au secteur.
Face au Dr Elisabeth Hubert, présidente de la FNEHAD, Olivier Véran a d'abord assuré qu'il croyait « mordicus à l'avenir et au développement de l'hospitalisation à domicile », dont il a salué les efforts remarquables pendant la crise.
Il a indiqué avoir débloqué un million d'euros au titre de l'exercice 2020 pour les établissements d'HAD, afin de « valoriser » leur intervention dans les EHPAD. Et pour développer encore les évaluations des patients en EHPAD par les établissements d’HAD, Olivier Véran annoncé une enveloppe exceptionnelle « dédiée de 2,2 millions d'euros pour l'année 2021 ». Il s'agit d'éviter au maximum les recours des patients âgés aux urgences.
Taux d'évolution maintenu
Côté tarifs, le ministre de la Santé a assuré qu'il respecterait l'engagement sur le taux de croissance des financements dédiés à l'HAD (+1,5 %), dans le cadre de la campagne tarifaire 2021. « C'est un taux d'évolution qui est indépendant des évolutions fixées par le Ségur de la Santé et qui s'inscrit dans cette politique incitative que je souhaite pouvoir développer », a-t-il spécifié.
Quant au futur modèle de financement qu'il convient de « simplifier », Olivier Véran souhaite qu'il reconnaisse l'HAD comme activité de soins « à part entière », en valorisant davantage la qualité et la pertinence et en intégrant une dotation « populationnelle ».
Encourager les prescriptions
Le ministre entend aussi encourager « tout ce qui peut contribuer à favoriser la prescription de l’hospitalisation à domicile » et réduire les nuitées à l'hôpital. En ville, la question de l'intégration d'un objectif de recours à l'HAD dans la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) reste posée. Les initiatives de prises en charge dans les domaines comme la chimiothérapie à domicile ou les soins de suite sont aussi regardées de manière favorable. Quant aux agences régionales de santé (ARS), elles ont un rôle clé à jouer, insiste le ministre de la Santé, en instaurant systématiquement « au moins un référent HAD » pour associer les HAD à la coordination territoriale.
Pour cadrer les choses, Olivier Véran a annoncé le lancement de travaux par la direction générale de l'offre de soins (DGOS). Une feuille de route sera annoncée dès l'été pour les cinq prochaines années. L'un des axes sera la formation des professionnels de santé au sein des établissements d’HAD, et notamment des jeunes, afin qu'ils puissent « connaître l'HAD et le prescrire le moment venu ». Sur la vaccination, la FNEHAD sera associée à la rédaction d’un protocole de vaccination à domicile qui devrait être publié dans les prochains jours.
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