« Quand les députés proposent des lois, c’est avant tout pour répondre à une demande de leurs concitoyens », expose Stéphanie Rist, députée Renaissance du Loiret, à l’origine de la récente loi qui permet aux patients d'accéder directement, sans passer par un médecin aux infirmiers en pratique avancée (IPA) et aux masseurs-kinésithérapeutes. Et si la réglementation est réputée trop rigide, au point parfois d’être inapplicable, « ce n’est pas du fait du législateur », assène la parlementaire. « Tous les acteurs nous demandent de compléter la loi et on observe une tendance expansionniste d’amendements ces dernières années » explique cette rhumatologue hospitalière. « La loi est utile mais elle n’est pas une solution magique aux problèmes du système de santé, elle ne suffit pas », clame Claude Evin, ancien ministre de la Santé et ex député socialiste. « Elle doit être accompagnée par les acteurs pour pouvoir se mettre en place », abonde Stéphanie Rist.
Quitte, s’il le faut, à trouver une position intermédiaire pour faire adopter un texte ? « Il n’y a pas de compromis à passer avec les médecins mais avec le Sénat », tranche Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne, dont une proposition de loi visant à améliorer l’accès aux soins doit être examinée à partir du 12 juin à l’Assemblée nationale. L’objectif de ce texte est d’accélérer la territorialisation du système de santé et de pousser la formation des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). « Les CPTS n’engagent au mieux que 30 à 40 % des professionnels des territoires où ça marche, il faut accélérer leur création et augmenter le nombre de leurs membres, non pas par obligation, mais par une adhésion d’office des soignants, sauf s’ils s’y opposent », plaide l'ancien président de la FHF. Si la régulation de l’installation des médecins libéraux n’est pour l’heure pas inscrite dans ce texte, certains redoutent qu’elle surgisse à la faveur d’un amendement. Interrogé sur l’opposition des médecins à sa PPL, Frédéric Valletoux s’est montré moqueur : « A quel moment les syndicats de médecins ont-ils accompagné une réforme ? Celle de la mise en place du numerus clausus en 1970, peut-être ? »
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