En 2023, tous secteurs confondus (public, privé non lucratif et lucratif), le recul du nombre de lits en état d’accueillir des patients se poursuit (-1,3 %), à un rythme toutefois moins rapide qu’en 2022 (-1,8 %). Comme les trois années précédentes, le nombre de lits (avec nuitée) recule plus rapidement qu’avant la crise sanitaire (-0,9 % par an en moyenne sur la période 2013-2019), selon la dernière étude de la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la Santé). Cette tendance s’observe depuis plusieurs années dans un contexte de réorganisation de l'offre de soins hospitaliers vers l’ambulatoire et de contraintes de personnel, ne permettant pas de maintenir les lits. Depuis fin 2013, la baisse cumulée atteint 43 500 lits d’hospitalisation complète (-10,5 % en dix ans). Au total, les établissements de santé enregistrent en 2023 une perte de 4 867 lits par rapport à 2022.
Croisement des courbes entre lits et places
Dans le détail, cette baisse s’avère moins marquée que les années précédentes. En médecine, chirurgie et obstétrique, (MCO), le parc diminue de 1,4 %, principalement du fait des cliniques privées, qui perdent 1 900 lits (sur une baisse globale de 2 800 lits). Les soins médicaux et de réadaptation (SMR, ex-SSR) enregistrent une baisse de 0,4 %. Dans cette catégorie, on observe une diminution de capacité des hôpitaux publics de 700 lits en même temps qu’une progression de 300 lits dans les cliniques privées.
En soins longue durée, la capacité baisse de 1,5 %. La psychiatrie accuse une baisse plus importante : -2,4 % en 2023 contre -1,7 % en 2022, soit 1 300 lits en moins dans le public (700 lits en hôpitaux spécialisés et 500 lits en centres hospitaliers). Dans le même temps, le nombre de lits de psychiatrie dans les cliniques privées a augmenté de 8 % (100 lits).
Bond de l’hospitalisation partielle
Le nombre de places d’hospitalisation partielle (sans nuitée) progresse plus vite qu’avant la crise sanitaire. Entre fin 2013 et fin 2023, 20 900 places ont été créées (+31 % en dix ans). En MCO, le nombre de places continue d’accélérer (+4,9 %). En SMR, la hausse est plus importante encore (+7,3 %). Dans les deux cas, c’est dans le secteur privé à but lucratif que le nombre de places créées est le plus important (+800 places de MCO sur 1 800 nouvelles places et + 700 places de SMR sur + 1 300 places). Sur la psychiatrie, on observe une progression plus modeste (+1,1 %). Là aussi cette hausse est quasi exclusivement portée par les cliniques.
En HAD, 24 100 lits au total
Autre alternative à l’hospitalisation complète, les capacités d’accueil de l’hospitalisation à domicile (HAD) ont augmenté à nouveau vigoureusement (+4,1 %), soit fin 2023 24 100 patients pouvant être pris en charge (18 900 en 2019). Cela représente 7,7 % des capacités totales de prise en charge en hospitalisation complète en court et moyen séjour hors psychiatrie. C’est presque trois fois plus en près de vingt ans.
Enfin, concernant la prise en charge en soins critiques (réanimation, soins intensifs et surveillance continue), la post-Covid est à la réduction de la voilure, avec 19 500 lits fin 2023 (200 lits en moins, -1 %). Parmi ces derniers, 5 600 lits de réanimation sont recensés dans 336 établissements de santé.
En 2023, 1 329 hôpitaux publics, 656 établissements privés à but non lucratif (Espic) et 977 cliniques privées composent le paysage hospitalier français, dont le nombre de sites géographiques continue de diminuer année après année.
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