Rentrée ambitieuse pour le CHU de Toulouse. Jean-François Lefebvre, directeur général de l’établissement et la Pr Fati Nourhashémi, présidente de la CME, viennent de livrer leur feuille de route jusqu’en 2028. Une fois n’est pas coutume, sept mois après une série de drames survenus aux urgences psychiatriques de l’hôpital toulousain, le directeur général de l’ARS Occitanie, Didier Jaffre, était présent.
En février, cette situation chaotique avait déclenché une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) sur la filière psychiatrie en Haute-Garonne, un département où le secteur privé concentre 75 % des lits. Le premier volet de ce rapport, rendu public le 3 septembre, formule une série de recommandations : recrutements de psychiatres, ouverture pérenne de lits post-urgences, implication du secteur privé en aval, participation du centre hospitalier Gérard Marchant aux tours de garde, etc. « Un pacte de refondation de la filière psychiatrie est en cours de finalisation, a assuré le patron de l’ARS. Il engagera la médecine de ville et bénéficiera d’une enveloppe de presque 10 millions d’euros. »
De son côté, le CHU réaménage ses locaux. « Quatre services ont déménagé pour installer l’ensemble des urgences psychiatriques sur 2 000 m2 au deuxième étage du bâtiment Pierre Paul Riquet, a décrit Jean-François Lefebvre. L’objectif est de disposer de 6 box et 4 salles de consultation, de passer de 8 à 15 lits post-urgences, et de 9 à 12 lits en unité fermée pour les soins sans consentement. » Pour y parvenir, le CHU a ouvert le recrutement de 4,5 psychiatres (en équivalent temps plein).
Feu vert pour un grand hôpital régional des enfants
Le projet d’établissement du CHU acte aussi des projets de transformations majeurs pour répondre aux besoins de soins grandissants de la population. Ainsi en est-il de l’hôpital des enfants. « Avec 63 000 passages par an aux urgences pédiatriques, l’hôpital est victime de son succès, mais le comité de pilotage sanitaire du ministère de la Santé vient d’acter son extension », a indiqué, soulagé, le directeur du CHU. À la clé : un investissement de 180 millions d’euros, soutenu à hauteur de 54 millions d’euros par l’État et des financeurs publics pour un chantier de rénovation et d‘extensions qui permettra de doubler la surface de l’hôpital des enfants (de 21 500 m2 aujourd’hui à 45 000 m2 en 2031). Le projet prévoit de doubler les actuelles urgences pédiatriques et le service de néonatalogie, pour parvenir à 446 lits et places, contre 336 aujourd’hui.
Impact de la crise immobilière
Autre projet, moins abouti celui-là : le nouvel hôpital Rangueil qui ne bénéficiera « que » d’une enveloppe de 40 millions d’euros d’ici 2028, pour permettre de redimensionner les services de cardiologie et chirurgie cardiaque, en attendant mieux. « En réalité, le projet du nouvel hôpital Rangueil nécessite 300 millions d’euros d’investissements et implique la revente de l’hôpital Larrey et la revalorisation immobilière du site. Mais ce n’est pas pour tout de suite, a indiqué Jean François Lefebvre. Larrey peut et doit encore tenir dix ans. »
Un scénario en réalité imposé par la crise. Car le projet immobilier initié il y a dix-huit mois avec un groupement de promoteurs (Le groupe Legendre et le groupe des Chalets) a été abandonné. Cette concession d’aménagement devait permettre de construire un internat de 100 places, un restaurant pour l’hôpital et… de financer le nouvel hôpital Rangueil.
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