Sacré challenge ! Le gouvernement atteindra-t-il en 2022 son objectif de 70 % de chirurgie en ambulatoire ? Si certains sont dubitatifs, les managers du secteur semblent suivre. Le plan d’économies du CHU de Nancy prévoit ainsi la suppression de 174 lits d’ici à 2023 après en avoir fermé 284 depuis 2014. Celui de l’AP de Marseille table sur des unités supplémentaires de chirurgie ambulatoire. À Rennes, à Nantes, les nouveaux CHU en gestation jouent aussi cette carte. L’enjeu est économique, bien sûr, mais aussi qualitatif, tant les patients paraissent consentants et les médecins de moins en moins réticents. Réinventer les modalités d’accueil des malades passe aussi par la création d’hôtels hospitaliers pour héberger des patients traités en journée. 41 établissements s’y essaient depuis deux ans. Le Quotidien s'est rendu sur place. La piste est porteuse. Mais il faudra vite sortir du statut expérimental pour que ces initiatives essaiment.
Volontarisme à tous les étages ? Pas assez aux yeux de la Cour des comptes, qui dans son dernier rapport réclamait une accélération du virage ambulatoire. En la matière pourtant, méfions-nous du « yakafokon ». Si la chirurgie sans nuitée a explosé ces quinze dernières années, c’est grâce au boom des technologies médicales. Et si la dynamique semble désormais marquer le pas, c’est pour des raisons structurelles. À l’évidence, l’absence d’un parcours de santé digne de ce nom et l’insuffisance de coordination autour du patient freinent le mouvement. Selon une étude de la HAS, près d’un tiers des malades traités en ambulatoire rentrent chez eux sans savoir qui appeler en cas d’urgence… « Ça n’est pas parce qu’on ferme des lits qu’on met les gens dehors », explique volontiers Agnès Buzyn. Oui, mais pour y arriver ce sont les liens avec les soins de ville qu’il faut aussi repenser.
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