Pontault-Combault pensait perdre une clinique. La ville de Seine-et-Marne a gagné une maison de santé. La mairie de Pontault-Combault a signé avec la Générale de Santé un protocole d’accord portant sur la création d’une maison de santé pluridisciplinaire (MSP). Celle-ci doit ouvrir ses portes en avril 2013 lors du transfert des activités de la clinique La Francilienne vers le pôle Ile-de-France Est. « Quand nous avons appris que l’établissement quittait la ville,tout le monde s’est ému », déclare Monique Delessard, maire de Pontault-Combault. La clinique la Francilienne, c’est en effet 124 lits, 170 salariés, 45 praticiens, 17 000 séjours par an et 27 500 passages aux urgences. Le départ d’une telle structure, installée dans un bassin de population de 100 000 habitants, ne pouvait pas laisser les pouvoirs publics indifférents. D’autant que la Seine-et-Marne souffre d’une démographie médicale plutôt faible. Selon l’Ordre des médecins, la densité médicale du département est de 109 généralistes et de 109 spécialistes pour 100 000 habitants, quand la moyenne en Ile-de-France est de 142 généralistes et de 222 spécialistes.
Un an de négociation.
La mairie et la Générale de Santé, soutenues dans leur démarche par l’ARS d’Ile-de-France, ont cherché à sortir de cette situation par le haut. Après un an de négociation, le projet d’une maison de santé pluridisciplinaire a donc abouti. Cette structure sera axée sur les consultations de spécialistes et offrira un service d’accueil non programmé des patients, placé sous la responsabilité des médecins urgentistes exerçant actuellement à la clinique. Cette MSP s’installera sur le site de la clinique à partir d’avril 2013, et y restera jusqu’à l’ouverture des portes d’un nouveau bâtiment, qui devrait être achevé en janvier 2015. Situé en ville, ce bâtiment devrait accueillir, outre la MSP, des parkings souterrains et des logements sociaux. La mairie a acheté le terrain et fera construire le bâtiment. La Générale de Santé s’engage, sur une durée minimale de dix ans, à régler le loyer de la MSP. En plus du service d’accueil non programmé des patients, la MSP, d’une surface de 1 300 mètres carrés, proposera sept jours sur sept et de 8 heures à 22 h 30, des consultations d’orthopédie, d’urologie, de gynécologie, d’ORL, de chirurgie esthétique, d’oncologie, de chirurgie vasculaire et viscérale, de gastroentérologie, de cardiologie et même d’anesthésie. Elle comprendra aussi un plateau technique d’imagerie (radio conventionnelle et scanner) et un service de rééducation constitué de quatre kinésithérapeutes. Le tout sera assuré par les professionnels de santé et les médecins spécialistes de la Générale de Santé.
Bon accueil des médecins de famille.
Le Dr Pierre Eterstein, président de l’amicale des médecins généralistes de Pontault-Combault, voit d’un bon œil cette initiative : « Nous étions inquiets du départ de la clinique et nous avions attiré l’attention des pouvoirs publics sur l’importance du maintien d’une activité de spécialistes », précise-t-il. Le médecin juge cependant que les généralistes libéraux de la ville sont plus à leur place dans leur cabinet que dans la MSP, cette séparation géographique ne les empêchant nullement de travailler en réseau. Le Dr Anne Leberre, médecin urgentiste à la clinique La Francilienne, approuve ce point de vue : « la médecine générale reste l’apanage des médecins de ville. La MSP est là pour accueillir les patients qu’ils ne peuvent pas prendre en charge ».
Si ce projet satisfait évidemment les élus locaux et la population, il n’est pas non plus pour déplaire à la Générale de Santé. Il pourrait préfigurer une réorganisation de son offre de soins qui dissocierait l’activité de consultation de celle de chirurgie. « Notre stratégie est de maintenir une proximité avec la population », grâce notamment à une activité de consultation de spécialistes « travaillant en amont et en aval de l’hospitalisation », explique Filippo Monteleone. Le directeur général délégué de la Générale de Santé imagine pour l’avenir « une organisation à différents niveaux : un niveau de consultation proche des patients et un niveau constitué de centres spécialisés en chirurgie ». Un troisième niveau pourrait plus tard être constitué par des centres hyperspécialisés, de niveau interrégional ou national, dédiés par exemple au traitement du cancer. « Pour le moment, nous nous intéressons surtout aux deux premiers niveaux », assure Filippo Monteleone.
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