Plus de neuf Français sur dix évaluent positivement leur relation avec les professionnels de santé (39 % la jugent « très positive », 52 % « plutôt positive »), selon le baromètre des droits des personnes malades 2023 de France Assos Santé, la fédération des associations de patients agréées. Réalisée par BVA auprès de 3 690 personnes de plus de 15 ans représentatives de la population française, l’étude révèle que la grande majorité des personnes interrogées (86 %) sont satisfaites de l’efficacité ressentie des soins reçus (« très positif » à 26 %, « plutôt positif » à 60 %). En revanche, les Français sont un peu plus critiques sur la facilité d’obtention d’un rendez-vous (« très positif » à 15 %, « plutôt positif » à 48 %).
Le généraliste reste le premier prescripteur
Selon le baromètre, le médecin généraliste reste le premier prescripteur dans le choix d’un professionnel ou d’un établissement de santé (84 %). Les Français sont en parallèle de plus en plus nombreux à privilégier internet (36 %, + 13 points) : forums, avis, ameli.fr, etc. Une tendance de fond qui se fait au détriment des autres acteurs : les proches (45 %, - 7 points), le médecin spécialiste (26 %, - 5 points) et le pharmacien (20 %, - 4 points).
L’étude montre que les patients sont majoritairement satisfaits de leur niveau d’information sur les situations courantes concernant leur santé. 90 % d’entre eux se sentent bien informés concernant « les bons gestes à adopter pour être en bonne santé » et « la qualité des soins dans les établissements de santé ». Un peu moins sur leur parcours de soins et leur orientation dans le système de santé (83 %, - 2 points), la qualité des soins dans les établissements de santé (82 %, - deux points), les démarches à effectuer en cas de problème lié aux soins (70 %, - 4 points) ou les modalités d’accès à leur dossier médical (68 %, - 4 points).
Les résultats montrent également que les Français ont sentiment d’être bien informés à travers les outils numériques (65 %, + 11 points).
Le droit de choisir son médecin fragilisé
Dans l’ensemble, les personnes interrogées ont le sentiment que la majorité de leurs droits en matière de santé sont plutôt bien appliqués. C’est notamment le cas pour le respect du secret médical que 93 % des sondés (4 % de plus que l’an dernier) estiment respecté, mais aussi la désignation d’une personne de confiance (90 %). En revanche, l’application du droit de choisir son médecin ou son établissement de santé est en recul de cinq points par rapport à 2022 : près d’un patient sur quatre qui estime que ce droit n’est plus garanti.
Ce chiffre corrobore les constats de France Assos Santé sur les difficultés d’accès aux soins et notamment d’accès au médecin traitant : 43 % des sondés ont été confrontés à des difficultés pour accéder à leur généraliste (difficulté, voire impossibilité d’obtenir un rendez-vous à temps), tandis que 10 % des personnes sans médecin traitant auraient dû purement et simplement renoncer à se faire soigner, selon une enquête de décembre 2022.
Hausse des pénuries de médicaments
Enfin, 37 % des Français ont déjà fait l’expérience d’une pénurie de médicaments en pharmacie (+ 8 points par rapport à 2022). Cette proportion est particulièrement élevée chez les aidants dont près de la moitié a été confrontée au problème. Pire : 39 % des personnes ayant fait face à une pénurie sont reparties sans s’être vu proposer une solution alternative.
Face à l’accélération des ruptures de stocks pour les seuls médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (44 en 2008, 3 000 en 2023), il est impératif de « faire appliquer la législation en vigueur vis-à-vis des industriels, tant au niveau de leurs obligations que des sanctions encourues en cas de manquement, de renforcer les stocks de sécurité et d’objectiver les pertes de chances provoquées par ces pénuries », conclut France Assos Santé.
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