Entre 2000 et 2017, le nombre de petites maternités s’est réduit, passant de 448 en 2000 à 202 en 2017 : certaines ont fermé, d’autres sont devenues des maternités de niveau plus élevé. Une étude de la Drees confirme que cette politique n’a pas été sans incidence sur la proximité à la population aux différents centres. Même si les statisticiens expliquent que deux évolutions ont joué en sens inverse : celle de la répartition des femmes en âge de procréer sur le territoire a plutôt conduit à un rapprochement de celles-ci des maternités, mais dans le même temps, la fermeture de nombreuses maternités l’a emporté sur la distance des parturientes aux établissements.
À l’origine de ces restructurations, les décrets du 9 octobre 1998, qui établissaient les critères nécessaires pour les maternités en matière d’organisation, de personnels, de locaux ou d’activités de soins. Aboutissant au fameux seuil de 300 accouchements par an en deçà duquel, sauf dérogation spécifique, les maternités devaient fermer pour des raisons de sécurité.
Résultat : entre 2000 et 2017, la part des femmes en âge de procréer résidant à respectivement plus de 30 minutes et plus de 45 minutes d’une maternité a augmenté de respectivement un tiers (pour se situer autour de 7 %) et +40 % (pour s’établir entre 1 % et 2 %).
D'importantes disparités d'accès d'un département à l'autre
Toutefois, "au niveau départemental, la situation est contrastée", observent les auteurs de la DREES. Ainsi, l’accessibilité se dégrade-t-elle dans le Lot, la Nièvre et le Cantal. Dans le premier département, le pourcentage des femmes en âge de procréer résidant à plus de 45 minutes d’une maternité passe de 6 % en 2000 à 24 % en 2017, à la suite de la fermeture de trois des quatre maternités encore en activité en 2000. Dégradation aussi dans la Nièvre : en 2017, 16 % des femmes qui y habitent sont à plus de 45 minutes d’une maternité, alors qu’elles n’étaient que 3 % dans cette situation en 2000. Dans ce département, deux des quatre maternités en activité en 2000 ont fermé. Dans le Cantal aussi, la part des femmes résidant à plus de 45 minutes d’un établissement passe de 3 % à 13 % : deux des quatre maternités présentes en 2000 ont fermé avant 2017.
Ailleurs, expliquent les auteurs de l’étude, ce sont parfois les fermetures aux frontières du département qui dégradent l’accessibilité. C’est le cas de la Corrèze, qui quoiqu’ayant conservé ses trois maternités pâtit de la situation dans le Cantal voisin : ainsi, la fermeture de la maternité du Centre hospitalier de Mauriac concourt-elle à ce que les Corréziennes éloignées d’une maternité augmentent au cours de la période.
À l’inverse, la proximité géographique aux maternités s’est améliorée sur les dix dernières années en Corse et dans les Alpes-de-Haute-Provence, car les femmes de ces départements sont plus nombreuses désormais à résider à proximité des établissements. Dans ces départements, l’accessibilité s’améliore mais reste cependant moindre qu’au niveau national. Ainsi, deux maternités sont présentes en 2000 comme en 2017 dans les deux départements de Corse et dans les Alpes-de-Haute-Provence. Cependant, la part des femmes à plus de 45 minutes d’une maternité y reste importante : supérieure à 10 %.
Un meilleur accès aux maternités spécialisées, de type 3
Parallèlement, depuis 2000, le temps d’accès médian à une maternité de type 3, spécialisée dans la prise en charge des grossesses à risque et des grands prématurés, a progressivement baissé pour atteindre 22 minutes en 2017 (contre 24 en 2000). Malgré cette amélioration sur le plan national, la situation départementale restait là encore contrastée. Comme l’explique la DREES, "les maternités de type 3 se trouvent souvent dans des grandes agglomérations ou en périphérie de celles-ci". Les difficultés d’accessibilité concernent donc, une fois encore, des départements ruraux. Dans onze départements (Alpes de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Aveyron, Cantal, Corse-du-Sud, Haute-Corse, Indre, Lot, Lot-et-Garonne, Lozère et Nièvre), la totalité des femmes habitent à plus de 45 minutes d’une maternité de type 3, en 2000 comme en 2017.
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