Dans un contexte de virage ambulatoire et de pénurie de personnels hospitaliers, le nombre de lits d'hospitalisation complète a continué de baisser de 1,8 % en 2022 (-1,4 % en 2021), dévoile une étude du ministère de la Santé (Drees). Cela correspond à 6 700 lits en moins.
Le parc hospitalier français est constitué de près de 3 000 établissements publics et privés (commercial et à but non lucratif) qui regroupent 374 290 lits. Les hôpitaux publics concentrent 61 % des lits.
En dix ans, tous secteurs confondus, la France a perdu 39 000 lits d'hospitalisation complète (incluant une nuitée), soit une baisse de 9,4 % du volume du parc hospitalier. Le nombre de lits recule plus rapidement qu'avant la crise sanitaire (-0,9 % en moyenne entre 2013 et 2019).
Forte progression du nombre de places en hospitalisation partielle
À l’opposé, le nombre de places d'hospitalisation partielle (moins d'une journée) progresse régulièrement depuis neuf ans : 17 400 places ont été créées entre 2013 et 2022, soit +25,8 %. Cette progression est due essentiellement au court et moyen séjour : en court séjour (médecine, chirurgie, obstétrique), le nombre de places continue d'accélérer (+4,2 % vs +3,8 % en 2021). En moyen séjour (soins de suite et réadaptation), la hausse est plus importante (+5,8 % en 2022 et +7 % en 2021).
Forte baisse du nombre de lits en psychiatrie
Quelles sont les spécialités les plus concernées par les baisses de lits d'hospitalisation complète en 2022 ? En médecine et chirurgie obstétrique, le recul est le plus notable (-2 % versus -1,9 % en 2021). La deuxième baisse la plus forte concerne la psychiatrie (-1,7 % versus -0,9 % en 2021).
Quant à l'hospitalisation à domicile, sous l'effet de la crise sanitaire, elle poursuit sa progression de façon plus modérée de +1,6 % en 2022 après avoir bondi en 2020 (+10,5 %) et en 2021 (+6,8 %).
Concernant l'évolution du nombre de lits en soins critiques (graphique 2 ci-dessous), les capacités d'accueil en réanimation (5 700 lits) continuent de diminuer, mais restent supérieures de 5,1 % à leur niveau de fin 2019. Leur nombre a augmenté très faiblement entre 2013 et 2019 (+1 %) pour bondir de 14,5 % entre fin 2019 et fin 2020. Puis il a reflué de -3,8 % en 2021 puis de -4,7 % en 2022.
Pour la première fois en 2022, le nombre de lits en soins intensifs fléchit (-1,1 %) pour revenir à un niveau équivalent à celui de fin 2019 (+0,5 % en 2020 et +0,8 % en 2021). Dernière catégorie de lits en soins critiques, ceux de surveillance continue se stabilisent (+0,2 % en 2022) après une hausse de 8,7 % entre 2013 et 2019 et une légère diminution durant la crise sanitaire (-1,4 % en 2020 puis -0,6 % en 2021).
Dans la même logique de concentration du paysage sanitaire, le nombre d'hôpitaux et de cliniques recule régulièrement depuis 2013 : cette baisse est plus marquée pour les hôpitaux publics (-5,8 %), qui sont passés de 1 420 établissements en 2013 à 1 338 fin 2022, en raison de la forte diminution des plus petites structures. Même dans le secteur privé lucratif, le nombre de cliniques a reculé de -3,7 %, passant de 683 entités géographiques fin 2013 à 658 fin 2022.
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