Si la situation toujours précaire des praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) émeut la CSMF, le syndicat refuse par avance toute qualification et intégration de ces praticiens « par défaut ». « Régularisation des Padhue : oui mais pas n'importe comment ! », clame même la centrale présidée par le Dr Franck Devulder.
Cette mise en garde intervient au moment où le gouvernement a chargé Guillaume du Chaffaut – ancien directeur d’hôpital – de réformer les épreuves de vérification des connaissances (EVC) des Padhue, voie unique vers la pleine reconnaissance de l’exercice, information confirmée au Quotidien par la DGOS.
La loi Valletoux a en effet créé une attestation d'exercice provisoire permettant à ces praticiens d'exercer au sein d'un établissement public ou privé pour une durée maximale de 13 mois, renouvelable une fois, lorsqu'ils s'engagent à passer les EVC. Et en attendant que ce cadre s’applique, le ministère a prévu la délivrance de dérogation temporaire d'exercice aux Padhue ayant échoué aux dernières EVC…
Voie unique
Mais pour pouvoir exercer en France demain, les Padhue devront réussir ces épreuves, qui seront donc réformées. La réforme vise-t-elle à accueillir davantage de lauréats ? En 2023, sur 6 900 candidats, seuls 1 500 médecins ont réussi leur examen, laissant nombre de postulants sur le carreau.
« La situation de nos confrères reste compliquée et cela me semble du bon sens de leur permettre d’exercer de façon dérogatoire et pendant une année », indique au Quotidien le Dr Franck Devulder. Néanmoins, recadre-t-il, les critères d’évaluation des connaissances avant l’autorisation d’exercice pleine et entière devront respecter un « certain niveau d’exigence professionnelle ». « Il ne s’agit pas de baisser le niveau d’évaluation au prétexte que nous manquons de médecins », s’agace le gastroentérologue de Reims.
Au point que la CSMF interpelle aujourd’hui le ministère de la Santé et l'Ordre national des médecins afin que « la qualité et la formation qui siéent à l'exercice de docteur en médecine soient respectées ». Aujourd’hui, 2 000 à 3 000 Padhue sont dans une situation d’insécurité, voire de précarité, statutaire.
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