OBLIGATOIRE depuis 2001 dans les établissements de santé, le signalement externe des infections nosocomiales, qui vise à détecter les situations à risque infectieux suffisamment graves ou récurrentes, monte en puissance. Preuve que les équipes hospitalières adhèrent de plus en plus à ce système d’alerte. Entre 2007 et 2009, l’Institut national de veille sanitaire (InVS) a reçu 3 721 signalements, soit une moyenne annuelle de 1 240 signalements, en augmentation de 23 % par rapport à 2006. Ils provenaient de 778 établissements de santé (50 % publics, 29 % privés et 15 % privés à but non lucratif) et de 51 établissements médico-sociaux.
Près de la moitié (48 %) des établissements français a effectué au moins un signalement entre 2001 et 2009. Par rapport aux années précédentes, à côté d’événements déjà décrits (infections à C. difficile, ERG, streptocoque A, gale, ...), le signalement a permis, sur la période 2007-2009, de détecter plusieurs risques précédemment méconnus. En particulier, l’identification de l’émergence des cas groupés de rougeole en milieu de soins, qui complète l’observation d’épidémies communautaires, a conduit à souligner l’importance du respect des recommandations vaccinales et de la mise en œuvre des mesures d’hygiène adaptées dès la suspicion du diagnostic. L’augmentation de la proportion de signalements à entérobactéries productrice de bêta-lactamase à spectre étendu (de 27 % en 2001-2005 à 40 % en 2007-2009) a motivé la rédaction de recommandations du Haut Conseil de la santé publique. « Plus important, le signalement a aussi permis de souligner le risque lié au transfert de patients provenant de l’étranger lorsqu’ils sont porteurs de bactéries hautement résistantes aux antibiotiques. » Enfin, dans de rares cas, des infections cutanées à mycobactéries atypiques, contractées en ville suite à certaines procédures de soins esthétiques, ont été identifiées.
Un nouvel effort.
Mais l’utilité de ce système d’alerte, complémentaire des surveillances pérennes, peut encore mieux faire : d’importantes disparités régionales persistent dans les taux de signalement, ce qui justifie un nouvel effort de sensibilisation des professionnels de santé à l’utilité de ce dispositif. Cet effort doit aussi porter sur les autorités sanitaires régionales.
Pour faciliter la centralisation des signalements, l’InVS s’est engagé depuis juin 2008 dans un projet important d’informatisation du circuit : le projet Sin@pse, dont le déploiement national est prévu fin 2011, permettra aux établissements de santé de réaliser les signalements externes d’infections nosocomiales au travers d’une interface web sécurisée, et d’obtenir directement des synthèses issues de la base de données nationale des signalements. Ce système d’alerte a pour finalité de fournir des informations essentielles à la veille sanitaire tout en alimentant au quotidien les démarches d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins.
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens
Ouverture du procès d'un homme jugé pour le viol d'une patiente à l'hôpital Cochin en 2022
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique