DANS SON LIVRE intitulé « SNCF, la fin d’un monopole », paru hier chez Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, l’ancien journaliste François Regniault, aujourd’hui en poste au siège de la SNCF, décrit la stupeur qui a suivi l’annonce du départ de Mireille Faugère. Elle y tient le beau rôle face à un PDG isolé. Extraits.
- Le 30 novembre 2009, Guillaume Pepy officialise l’annonce du départ de Mireille Faugère face à une équipe dirigeante stupéfaite :
« Premières explications, premières consignes. " Je sais que c’est un choc pour tout le monde, dit-il. C’est ma décision, elle a été difficile à prendre. Il n’y a aucune remise en cause de son bilan, elle [Mireille Faugère] a fait l’extraordinaire succès du TGV. Il y a aujourd’hui de nouveaux enjeux. Ne donnez pas prise à l’extérieur, aux médias. (...) Mireille, dit-il, incarne la réussite des douze ou quinze dernières années. Je lui redis la reconnaissance du travail accompli, la remercie des résultats obtenus. Je me sens coresponsable de tout ce qu’elle a fait. Ma décision n’est ni un désaveu, ni un quelconque échec, ni une demande extérieure. Mais l’âge d’or du TGV est derrière nous. Il faut reconstruire le modèle économique du TGV, inventer les produits de l’après-crise, réinventer la production, les relations avec les industriels. La concurrence va arriver en France et en Europe. J’ai décidé que les enjeux nouveaux demandent un dirigeant nouveau. Plutôt que de changer de capitaine pendant la tempête, je change avant. ". »
- Le 15 décembre 2009, Mireille Faugère fait son pot d’adieu :
« Celle [Mireille Faugère ], murmure-t-on sur son passage, qui sait le mieux au monde remplir les trains, qui a tué la concurrence aérienne sur les courts trajets et qui pendant douze ans a rapporté dans les caisses de la maison de quoi nourrir toute la SNCF. Jeanne d’Arc tenant la corne d’abondance. Pour la quasi-totalité de ceux qui sont là, Jeanne d’Arc a 54 ans et se fait virer par son président. Cette soirée du pavillon Gabriel est l’épilogue d’un pénible fiasco de com’. Ils attendent – de pied ferme – la déclaration que fera Guillaume Pepy, convaincus, comme dit l’un d’eux, qu’il y a, dans l’histoire en cours de la SNCF, un avant et un après Faugère. C’est un symbole. Guillaume Pepy arrive en scène, seul derrière le pupitre. (...) Il récite un hommage terriblement préparé. En rappelant des choses que tout le monde sait, lui mieux que tout le monde, qui la connaît depuis quinze ans et en a fait son bras droit à la direction des Grandes Lignes : comment elle a installé un TGV populaire et rentable, sophistiqué et accessible, sa détermination, son exigence, son charme, son élégance, ses convictions. " Ce soir, dans mon rôle de président de l’entreprise […], je veux exprimer ce que l’entreprise te doit… Avec le TGV, tu as sorti l’entreprise de ses crises et de ses complexes… Pendant longtemps, la modernité de l’entreprise a eu le visage de Mireille Faugère… Comme président de l’entreprise, je dois te remercier de ta contribution aux résultats… Toute l’entreprise, vous, moi, nous devons beaucoup à Mireille… " Tout y est, parfait discours de président, impersonnel au possible. Qu’il termine sur un mot, le seul qui dit son émotion, tellement différent du reste de son discours qu’il le met en évidence : " mon affection ". »
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