Les services de secours dans le Bas-Rhin manquent de moyens matériels et humains, mettant en danger les personnes blessées ou malades, ont dénoncé mercredi la CGT-Santé des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) et le syndicat autonomes des pompiers du Bas-Rhin (SPP-PATS67). « La population bas-rhinoise est en danger, les secours aux personnes ne sont plus dispensés de façon efficace », écrivent les deux syndicats dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre Edouard Philippe.
Les deux organisations dénoncent le fait que les services de secours (pompiers, ambulances privées, équipes médicales, etc.) « attendent de longues et précieuses minutes avant de pouvoir transmettre leur bilan au Centre 15 », qui doit donner un avis médical et orienter les secours vers tel ou tel hôpital. Autre obstacle, « il est courant que des ambulances fassent la file et attendent devant les sas d'admissions des urgences que leur victime ou patient soit pris en charge ».
Des délais d'intervention qui s'allongent
Sur le secteur de l'Eurométropole de Strasbourg, « le temps cumulé d'immobilisation des ambulances des pompiers représente 10 à 12 heures de temps d'attente tous les jours » et, en conséquence, « les délais d'intervention peuvent s'allonger jusqu'à deux heures ».
Faute d'ambulances privées disponibles et alors que le nombre d'appels aux services d'urgence ne cesse d'augmenter, « les pompiers sont sur-sollicités », regrette Raphaël Bouvier, secrétaire général de la CGT-Santé des HUS. « Nous demandons aujourd'hui que l'on nous donne les moyens d'intervenir rapidement chez les gens qui en ont besoin », résume Raphaël Bouvier.
Entre pompiers et urgentistes, « nous n'avons aucune interface numérique, notre seul lien est le téléphone, alors que l'idéal serait d'avoir des procédures communes dans un lieu commun », juge Cyril Grandpre, président du SPP-PATS67 (pompiers), favorable à une plateforme commune des numéros d'urgence (15,18,112).
Les services d'urgence et de secours de Strasbourg sont sous le feu des projecteurs après le décès fin décembre de Naomi Musenga, 22 ans, raillée par une opératrice du Samu. « Cette dégradation générale de la qualité de réponse des services d'urgences va continuer à produire des drames de plus en plus nombreux », craignent, dans leur lettre au Premier ministre, les deux syndicats.
Ils réclament une réunion avec la préfecture, l'agence régionale de santé (ARS), le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) et les HUS.
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