La clé du diagnostic d’une borréliose réside dans une confrontation des données cliniques et sérologiques. Le centre national de référence des borrélioses à Paris, avec une antenne à Strasbourg (Université Louis-Pasteur), est compétent pour les sérologies. « Le Quotidien » s’est adressé à des spécialistes pour répondre à quelques questions.
• Le diagnostic biologique de la maladie de Lyme pose-t-il des difficultés ?
On n’a pas de possibilité de mise en culture des bactéries Borrelia, ni d’identification de façon certaine. Il n’y a pas de diagnostic en urgence, ni d’antibiogramme, la maladie est donc d’un diagnostic difficile sur le plan microbiologique, explique le Dr Laurence Drieux-Rouzet (service de microbiologie de l’hôpital Charles-Foix, Ivry). Lors de la phase aiguë, il faut attendre la montée des anticorps et la sérologie n’est réalisable qu’après deux à trois semaines. On peut demander un contrôle par la suite en cas de forte suspicion, si le résultat n’est pas positif.
Sur le site de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), on trouve les recommandations pour instruire ce diagnostic. Sur la base d’une suspicion de l’infection (morsure de tique, expression clinique aiguë avec un érythème migrant, des arthralgies etc.), un test de type ELISA est pratiqué en premier. Lorsque les résultats sont positifs ou douteux (montrant un taux qui encadre le seuil de positivité), on procède à une recherche spécifique des anticorps par test Western blot ou Immunoblot. Le Western Blot n’est pas demandé en l’absence d’une positivité d’un ELISA. « Le diagnostic n’a une vraie bonne valeur que lorsque la recherche biologique est prescrite sur une orientation clinique », souligne le
Dr Drieux-Rouzet.
• Les seuils de positivité sont-ils différents d’un laboratoire à l’autre ?
Il existe plusieurs kits ELISA, et de ce fait les valeurs sont différentes de l’un à l’autre. Quant au Western blot, il est possible de l’interpréter en positif en prenant en compte un score différent, explique le Pr François Bricaire (La Pitié-Salpêtrière). Là encore, cela ne donne pas un diagnostic, en l’absence de données cliniques.
• Y a-t-il un risque de faux positif ?
Il y a plus de faux positifs que de faux négatifs avec le Western blot. Il y a des réactions croisées possibles avec les anticorps de l’EBV, la MNI, la tréponématose ; si le patient a reçu des immunoglobulines, cela peut aussi donner des faux positifs. Les résultats sont toujours à interpréter en confrontant à la clinique.
Lors de la phase tardive de la maladie, même en présence d’une sérologie positive, cela ne donne pas une preuve que les symptômes allégués sont en rapport avec une maladie de Lyme, souligne le Pr Bricaire. Les signes ne sont pas spécifiques : symptômes neurologiques mal systématisés, signes cutanés chroniques, fatigue, céphalées, troubles du sommeil, peuvent se rapporter à d’autres origines.
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