11 % des médecins limousins peuvent être considérés comme présentant un burn-out complet et un praticien sur six aurait déjà eu des pensées suicidaires dans les deux dernières années, selon une enquête du conseil régional de l'Ordre des médecins du Limousin, financée par l'ARS et réalisée par l'Observatoire régional de santé*.
Les résultats de cette étude sont sans appel : les médecins sont en souffrance. La faute à un important volume horaire – le volume médian est de 50 heures par semaine – à une charge de travail en augmentation jugée trop lourde pour la moitié d'entre eux.
Les praticiens considèrent souvent que leur organisation du travail est perturbée. Huit médecins sur dix estiment difficile de libérer du temps non programmé.
Des conditions de travail en dégradation
Le relationnel avec certains patients peut également poser problème : 50 % des généralistes évoquent des demandes excessives, un manque de respect, et 54 % des médecins (salariés et libéraux) ont subi des violences physiques ou verbales au cours des deux dernières années. Cette dégradation des conditions d'exercice entraîne une lassitude et une insatisfaction professionnelle chez un médecin sur cinq.
Enfin, l'enquête révèle un degré élevé d'épuisement professionnel. 22 % des médecins se sentent personnellement menacés par un burn-out et 11 % peuvent être considérés comme en burn-out complet, surtout chez les généralistes libéraux. Plus d'un tiers des médecins estiment leur moral comme passable, voire mauvais, et le travail est en cause dans la majorité des cas (9 sur 10).
21 % des médecins déclarent avoir une consommation régulière de psychotropes. La souffrance psychique est bien présente (33 % des praticiens) et 17 % d'entre eux avouent avoir eu des pensées suicidaires au cours des deux dernières années. Et en cas de difficulté, le soutien moral de ses pairs n'est pas toujours assuré : seuls quatre médecins sur dix pensent pouvoir l'obtenir…
* Enquête réalisée auprès de 2 356 médecins dont 1 029 ont répondu.
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