DE NOTRE CORRESPONDANT
La fusion entre trois des six grandes cliniques privées à but non lucratif de Strasbourg est originale à plus d’un titre.
Pour la première fois, trois cliniques de confessions différentes, le Diaconat protestant, la clinique catholique Sainte-Odile et la clinique Adassa, une des rares cliniques juives de France, se réunissent dans une même entité, où elles entendent à la fois conserver et partager leurs valeurs spirituelles et éthiques. Leurs locaux actuels, répartis à travers la ville, rendaient difficile leur développement futur, d’autant que ces cliniques sont fortement tournées vers la chirurgie et réclament des plateaux techniques et d’imagerie toujours plus performants.
Trois cents chirurgiens libéraux opèrent régulièrement dans ces établissements, qui emploient aussi un petit nombre de médecins salariés. La nouvelle clinique, baptisée « Rhéna » pour « regroupement hospitalier d’excellence né d’une alliance » sera construite presque au bord du Rhin, dans un nouveau quartier de la ville, facilement accessible. « Nous disposerons de 23 salles d’opérations, de 7 salles d’accouchements et de toute l’imagerie dont nous avons besoin, dont 2 scanners et 2 IRM », souligne le Dr Denis Graff, anesthésiste et représentant des médecins des trois cliniques, en insistant sur « le plein soutien des médecins à ce projet ».
Un projet à cent millions
La réalisation de ce projet va nécessiter un investissement de 101 millions d’euros, financé par subventions, par emprunts et par la vente des trois cliniques historiques du groupement, construites entre 1850 et 1910.
Rhéna fait aussi la part belle aux urgences – la clinique prendra en charge 36 % des urgences de Strasbourg est ses environs – et aux soins ambulatoires, qui représenteront 80 % des flux du nouvel établissement. De plus, plusieurs maisons médicales accueillant des spécialistes libéraux seront construites autour de la clinique, qui a d’ores et déjà réservé des terrains. « Cette proximité facilitera la vie des patients », estiment les médecins, dont certains exercent d’ailleurs déjà dans des cabinets situés à quelques pas des cliniques. Le premier coup de pioche sera donné en juin prochain, et les premiers patients sont attendus trois ans plus tard.
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