L’INSTITUTION de l’AP-HP (Assistance Publique des Hôpitaux de Paris) administre 38 hôpitaux d’enseignement (23 en aigu et 15 en soins de rééducation et en long séjour), totalisant 23 000 lits. À la fin des années quatre-vingt, le taux des souches de SAMR approchait les 40 % de l’ensemble des souches prélevées en clinique à l’AP-HP. En 1993, était lancé un programme destiné à réduire cette charge de bactéries résistantes. Ce programme visant à diminuer la transmission des souches d’un patient à l’autre, a été fondé sur : une information aux soignants, une surveillance active et passive, des précautions pour isoler les cas (mise en chambre seule), la promotion de l’hygiène des mains, la surveillance active des patients à haut risque, une notification rapide des cas avec un contrôle en retour des informations.
Le programme a été renforcé en 2001 par une campagne de promotion du lavage approfondi des mains en utilisant des solutions alcooliques ; pendant la première phase, seule une incitation au lavage simple des mains était en place.
En parallèle et faisant partie intégrante du programme, une étude d’observation sur les taux de SAMR a été menée depuis 1993.
Une réduction de 35 %.
On a assisté à une décroissance progressive et significative entre 1993 et 2007 de la charge des SAMR, aboutissant à une réduction de 35 % ; la réduction exprimée en pourcentage des souches de Staphylococcus aureus montre qu’elles sont passées de 41 à 26,6 % globalement, et de 45,3 à 24,2 % dans les hémocultures. Une diminution de l’incidence des cas d’infection par des SAMR est également rapportée : 0,86 à 0,56 pour 1 000 journées d’hospitalisation. « Une réduction des SAMR dans les hémocultures (-47 %) et dans les fluides séreux (-55 %) donne une pertinence clinique à cette étude fondée sur l’ensemble des échantillons cliniques et ne ciblant pas des infections spécifiques. »
Les charges de SAMR ont décru de façon plus marquée dans les unités de soins intensifs (-59 %) que dans les services de chirurgie (-44 %) ou de médecine (-32 %).
Cela peut être rapporté entre autres à la promotion interne des solutions alcooliques pour le lavage des mains, dont l’utilisation s’est accrue progressivement (en litres pour 1 000 journées d’hospitalisation) de 2 l à 21 l (26 l dans les hôpitaux de soins en aigu et 10 l dans les centres de rééducation et de séjours de longue durée), à la suite de la campagne.
« La décolonisation par mupirocine n’a pas été recommandée, en raison du risque de résistance », notent les auteurs. On n’a pas non plus tenté de contrôler l’utilisation des antibiotiques à l’AP-HP. Le niveau d’utilisation des antibiotiques par l’AP-HP est demeuré stable pendant la durée de l’observation, approximativement à 450 doses standards quotidiennes pour 1 000 journées d’hospitalisation.
Archives of Internal Medicine, vol 170, n° 6, 22 mars 2010.
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