« Nous n'avons reçu aucun patient, et nos équipes ne sont pas parties en Belgique, mais les moyens sont sanctuarisés, et nous attendons les ordres », explique ce 22 mars à midi au « Quotidien du Médecin » le Dr Patrick Goldstein, chef de pôle des urgences du CHRU de Lille et coordonnateur du SAMU zonal Nord.
Dès ce matin, 8 heures (heure française, 7 heures GMT), alors que deux explosions ont frappé l'aéroport de Zaventem, le SAMU du Nord s'est positionné en tant que « SAMU de la zone de défense nord ». « Nous avons mobilisé sur toute une ligne nord (Dunkerque, Armentières, Lille, Tourcoing, etc.) 7 équipes SMUR, 2 hélicoptères, sans les faire partir ; on a signalé à l'Agence régionale de santé (ARS) et à la direction générale de la Santé (DGS) nos capacités », poursuit le Dr Goldstein, qui a eu aussi des contacts directs avec ses homologues belges. « Les moyens belges étaient alors suffisants. Nous gardions à l'esprit le risque de sur-attentat », ajoute le chef des urgences.
Europe de la médecine d'urgence
Une heure plus tard, survient une explosion dans une rame de métro à la station Maelbeek, dans le quartier européen. « Nous avons renforcé les moyens : il y a désormais 16 équipes SMUR mobilisées, 2 hélicoptères, un hôpital de campagne, et la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) de la zone Nord, insiste le Dr Goldstein. Nos moyens sont à disposition, mais nous ne partirons ou nous ne lèverons le dispositif que sur ordre de la DGS. »
« Nous sommes prêts », corrobore le Dr François Ducrocq, responsable de la CUMP Nord, soit 6 psychiatres et psychologues professionnels de l'urgence psy.
« Nous nous connaissons très bien, Français et Belges. Il y a une véritable coopération transfrontalière, qui s'est étoffée notamment à la suite des attentats du 13 novembre. Nous savions que nous pourrions avoir besoin les uns des autres. C'est l'Europe de la médecine d'urgence, nous partageons la même culture médicale et nous menons une réflexion européenne », assure le Dr Goldstein.
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