AVC : une unité neurovasculaire mobile avec scanner embarqué est testée à Paris

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Publié le 04/12/2023
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Ce véhicule d'intervention d'urgence équipé d'un scanner pourrait améliorer la prise en charge des patients victimes d'un AVC.

Ce véhicule d'intervention d'urgence équipé d'un scanner pourrait améliorer la prise en charge des patients victimes d'un AVC.
Crédit photo : DCOM GHU Paris

Depuis octobre, une ambulance particulière sillonne les rues de Paris. Ce camion du Samu est une unité neurovasculaire mobile, équipée d’un scanner embarqué, d’un laboratoire d’appoint et d’un système de télémédecine. Ces équipements devraient permettre une meilleure prise en charge en cas d'accident vasculaire cérébral (AVC).

Pour évaluer l'intérêt médical et économique de ce dispositif coûteux, l'étude Asphalt concernera 450 patients présentant un AVC ischémique aigu, au cours d’une période d'inclusion de trois ans. Ce projet était en chantier depuis 2013 et, l'an dernier, la mise en route avait été annoncée pour septembre 2022. Le Pr Guillaume Turc, coordinateur d'Asphalt avec le Pr Benoît Vivien du Samu de Paris, expliquait alors : « Le projet sort du cadre habituel, le retard est lié aux autorisations réglementaires. »

Les AVC touchent chaque année 140 000 personnes en France et représentent la première cause de handicap chronique de l’adulte et la première cause de mortalité chez la femme. Or, dans la prise en charge, chaque minute compte. En effet, « chaque minute gagnée pour débuter la thrombolyse et la thrombectomie correspond à respectivement deux et cinq jours supplémentaires de vie sans handicap », précise le communiqué du GHU Paris, porteur du projet avec l'AP-HP.

Une prise en charge immédiate

Grâce au scanner embarqué, l'imagerie montrera si la thrombolyse est indiquée, le geste pouvant alors le cas échéant être réalisé dès la prise en charge. Si une thrombectomie est nécessaire, le patient sera conduit dans un hôpital, auquel l'ensemble des données acquises sera transmis. L'idée est que « l'opération puisse avoir lieu dès son arrivée ». Selon le GHU Paris, ce dispositif pourrait faire gagner jusqu'à une heure sur la prise en charge au bloc opératoire.

Les unités neurovasculaires mobiles sont expérimentées depuis une dizaine d'années. Deux études ont notamment été réalisées, l'une à Berlin et l'autre aux États-Unis. Pour cette dernière, « l'accès à la thrombolyse s'est révélé 22 % plus élevé (97,1 % des patients éligibles par rapport à 79,5 %), rapportait l'un de nos articles. Le temps médian pour l'initiation de la thrombolyse était raccourci de 36 minutes en médiane (72 minutes versus 108). Quant au critère principal, le pourcentage de patients retrouvant une vie normale à trois mois après l'AVC, il était majoré de 24 % (55,0 versus 44,4 %) ».

L'étude Asphalt permettra d'évaluer si ces résultats sont comparables en France, notamment à Paris mais une expérimentation est également prévue en Province. C'est la première étude à randomiser la prise en charge initiale, nouvelle unité mobile ou véhicule de premier secours habituel. Les premiers résultats devraient être communiqués en 2027. 


Source : lequotidiendumedecin.fr