Voilà de quoi donner du baume au cœur des paramédicaux grévistes et des médecins qui les soutiennent. Les mouvements de grève qui secouent les urgences hospitalières publiques depuis plus de six mois bénéficient toujours soutien populaire massif. Selon un sondage Odoxa*, 89 % des Français et 93 % des professionnels de santé (hors médecins) interrogés disent soutenir le mouvement. Des chiffres stables depuis la dernière étude parue en juin.
Au dernier décompte, plus de 260 services d'urgences étaient en grève. Depuis le début du mouvement, en mars dernier, Agnès Buzyn a pourtant multiplié les annonces pour tenter d'endiguer la contagion. Début septembre, les 12 mesures du « pacte de refondation des urgences » n'ont pas permis de faire retomber la pression. Près de 2 Français sur 3 (64 %) et 86 % des professionnels de santé jugent à cet égard ce plan insatisfaisant.
Autre consensus mis en avant : 69 % des Français et 87 % des professionnels hospitaliers ont le sentiment que les services d'urgences se détériorent. Paradoxe : les mêmes sondés reconnaissent avoir leur part de responsabilité. De fait, 27 % des Français reconnaissent s'être déjà rendus aux urgences sans nécessité.
Pourtant, le recours aux urgences en cas de problème de santé diminue légèrement. Les Français ne sont plus que 5 % à avoir eu comme première réaction de se présenter aux urgences (-1 point par rapport à juin) et les professionnels hospitaliers seulement 6 % (-4 points).
Plus généralement, le moral des professionnels hospitaliers reste très dégradé. Alors que 22 % des Français interrogés se disent insatisfaits au travail, ce taux grimpe à 48 % chez les professionnels de santé. Le malaise touche plus profondément les aides-soignantes (54 %) et les infirmières (52 %) que les cadres de santé et les personnels administratifs (48 % insatisfaits).
* Baromètre « Carnet de santé », réalisé en ligne par Odoxa pour la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) auprès de 1 005 Français interrogés les 18 et 19 septembre 2019 et de 1 082 professionnels hospitaliers (hors médecins) interrogés du 18 au 24 septembre 2019.
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