Un an après la signature d'une convention-cadre entre les Hospices civils de Lyon (HCL), l'URPS médecins libéraux Auvergne Rhône-Alpes, le Samu 69 et l'association des régulateurs médicaux, les partenaires du projet tirent un bilan très prometteur de la mise en place du service d’accès aux soins dans le Rhône (SAS 69).
Urgences, soins non programmés : le SAS se veut un niveau de réponse supplémentaire – conjoint entre médecine de ville et hospitalière – mobilisable rapidement pour tout patient qui n’a pas trouvé de réponse à son besoin médical. Et dans le Rhône, les libéraux saluent déjà le chemin parcouru, étape par étape : création, dès janvier 2021, de l’association SAS Lib pour coordonner le volet ambulatoire, premier décroché d’opérateur de soins non programmés (OSNP) en février 2021, premiers effecteurs représentés par huit maisons médicales de garde, SOS et une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) pionnière – il en existe désormais trois pour réceptionner les patients adressés par le SAS 69 dont Beaujolais Dombes, Vénissieux et Lyon 8. Ce n'est pas tout. « En décembre 2021, nous avons créé l’association des effecteurs libéraux du Rhône (AEL 69) et le 1er février 2022 nous avons fait appel au premier effecteur libéral ! », raconte la Dr Sylvie Filley-Bernard, présidente de l’URPS ML Auvergne Rhône-Alpes.
Désormais, l’équipe s’appuie aussi sur des médecins régulateurs libéraux, dont le nombre est passé de 23 en février 2022 à 44 à fin septembre. « L’implication des médecins régulateurs a été facilitée par le conseil départemental de l’Ordre, qui autorise les médecins installés à se faire remplacer pendant leurs heures de régulation et par les Hospices civils de Lyon, qui proposent des contrats de salariés », précise-t-elle.
En juillet 2022, la plateforme nationale SAS et les mesures dérogatoires estivales issues de la mission Braun ont accéléré la montée en puissance du dispositif. Il s’agissait notamment des incitations financières (transitoires) pour faire face aux tensions hospitalières, incluant la majoration de 15 euros au bénéfice des généralistes pour les consultations de soins non programmés orientées par le SAS (du 1er juillet au 30 septembre).
28 patients par jour orientés vers la ville
Résultat, on a constaté cet été une « hausse significative des réadressages de patients vers la ville » et du nombre de médecins libéraux impliqués. Exactement 1 695 patients ont été orientés en ville sur les trois mois, soit une évolution de 17 patients par jour au 30 juin 2022 à 28 patients par jour au 28 septembre 2022. Les médecins effecteurs libéraux ont doublé passant de 40 au 30 juin à 80 effecteurs au 28 septembre.
Une nouvelle procédure de réadressage des appels a été mise en place. « Quand un patient doit consulter, on envisage d'abord que son médecin traitant le voie, décrit Cheyenne Bernoux, opératrice de soins non programmés. Si besoin, on entre l’adresse du patient dans la plateforme SAS pour trouver un médecin à proximité. Soit le médecin est inscrit au SAS et on peut en trouver un rapidement parmi ceux qui ont des plages horaires disponibles. On envoie alors un mail via une messagerie sécurisée à l'effecteur avec les coordonnées du patient et le motif de la consultation. Soit il n’y a pas de médecin effecteur ou de médecin traitant, on renvoie alors à la maison médicale de garde le soir : on ne laisse pas le patient sans solution ».
Alliance
Tous les acteurs s’accordent pour souligner l’efficacité du modèle. « Le SAS 69 est une aventure incroyable, une alliance entre médecine libérale et médecine hospitalière qui démontre que nous pouvons travailler ensemble pour offrir une prise en charge des soins non programmés », s’enthousiasme Raymond Le Moign, DG des HCL.
Forte de cette expérience réussie, l’URPS ML entend accompagner chaque projet SAS départemental dans son développement en harmonisant les modèles, avec un soutien logistique et documentaire. « Il y a déjà des départements où notre modèle est en cours d’exportation, comme la Loire et l’Ardèche », assure la présidente de l'URPS ML. D'autres professions seront impliqués (infirmiers, pharmaciens, dentistes, sages-femmes) au travers des modèles de délégation de tâches ou d’accès direct selon les situations.
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