À l'hôpital public, le mouvement de grève à l'initiative de plusieurs syndicats de praticiens hospitaliers prévu début juillet fait tache d'huile. En écho au préavis déposé par Action Praticiens Hôpital (APH) appelant les PH à cesser toute activité lundi prochain 3 juillet – pour exiger la reprise immédiate des négociations sur les carrières médicales et la revalorisation de la permanence de soins – Samu-Urgences de France (SUdF, membre d'APH) vient de déposer le même préavis auprès du ministre de la Santé, au nom des médecins urgentistes.
Décalage
Pour François Braun, qui a été lui-même président de ce syndicat d'urgentistes, avant de devenir ministre de la Santé, le coup est rude. Mais SUdF refuse le décalage croissant entre les discours de l'exécutif (notamment lors des vœux de janvier) et la réalité des actes. « L’urgence de redonner une attractivité aux carrières médicales hospitalières semblait être une priorité affichée par le ministère, de même que l’enjeu essentiel de reconnaître la pénibilité de la permanence des soins, et de la revaloriser. Or les travaux de concertation sur ces sujets se sont brutalement arrêtés au mois de mai, sans aucune perspective de reprise malgré nos relances », se désole la structure présidée par le Dr Marc Noizet.
Joint ce lundi par « Le Quotidien », le chef du Samu-Smur 68 déplore aussi la « résignation » qui gagne face aux fermetures ponctuelles de services d'urgences et à la dégradation de la qualité des soins « de plus en plus rapide ». « Nous avons le sentiment que demain sera pire qu'aujourd'hui, nous ne pouvons pas l'accepter », confie le Dr Marc Noizet.
Lundi 3 Juillet
— Samu-Urgences France (@SUdF_Officiel) June 26, 2023
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Aujourd’hui, ajoute le chef des urgences du centre hospitalier de Mulhouse, « nous n’avons pas d’autre choix que de lancer un mouvement de grève pour faire entendre notre voix. Les médecins hospitaliers ont le droit à la reconnaissance de leur investissement au quotidien et ont besoin de conditions de travail respectueuses. La première victime de cette injustice est le patient, en premier lieu, par la fuite des médecins du système de soins hospitalier ».
Cet appel à la grève des urgentistes des Samu/Smur s'ajoute à celui de plusieurs spécialités (biologistes, pédiatres, psychiatres, obstétriciens) qui ont embrayé sur le mouvement hospitalier du lundi 3 juillet, dans la foulée de l'intersyndicale APH.
De leur côté, trois autres syndicats de PH (INPH, Snam-HP et CMH) représentatifs ont annoncé une journée de grève et d’action nationale le 4 juillet.
Mode dégradé ?
Une convergence des luttes qui risque de compliquer la tâche du ministère de la Santé alors que les tensions sur les ressources humaines sont déjà particulièrement fortes en ce début de période estivale.
Même si en pratique les urgentistes seront assignés lundi prochain, nombre de services d'urgences risquent de fonctionner en mode dégradé, y compris avec des files d'attente d'ambulances. « On ne laissera pas la population sans soins, précise le Dr Noizet. Mais l'idée, c'est de montrer avec cette journée à quoi ressembleront nos services d’urgences, si rien n’est fait pour redonner une attractivité à nos métiers. »
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