Conditions de travail

Appel à la grève illimitée des internes 

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Publié le 21/11/2019
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Avant même les annonces du gouvernement sur l'hôpital, l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI) a invité les jeunes à se mobiliser pour défendre leurs conditions de travail et de formation.  

Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Horaires à rallonge, rémunérations insuffisantes, inquiétude sur la formation et bien sûr sous-financement chronique de l'hôpital : c'est un ras-le-bol global qui a conduit l'ISNI – à l'issue de son assemblée générale mais avant les annonces du gouvernement – à appeler tous les internes à une grève illimitée à partir du 10 décembre (et à participer à la journée de mobilisation du 30 novembre). 

« Il y a aujourd'hui une accumulation de sujets qui fâchent, confiait en début de semaine au « Quotidien » Justin Breysse, président de l'ISNI. Parmi les revendications catégorielles, les jeunes réclament un décompte horaire de leur temps de travail (découpé en dix demi-journées) et le strict respect du repos de sécurité. La dernière enquête du syndicat montre que les internes travaillent 55 heures par semaine, bien au-delà des 48H théoriques maximum. Autres requêtes : le paiement des heures supplémentaires, le doublement du montant de la garde normale (de 119 à 238 euros) et une politique d'aide au logement indexée sur les prix de l'immobilier. 

La formation est une autre source d'inquiétude. Depuis la rentrée, les laboratoires ne peuvent plus financer l'hospitalité aux étudiants et internes pour les réunions à vocation scientifique, un durcissement qui aboutit à l'annulation de nombreux congrès et séminaires. Dans ce contexte, les jeunes attendent au minimum un investissement accru de l'Etat pour leur formation. Du côté des réformes dans les tuyaux, les modalités de délivrance de la licence de remplacement préoccupent également, tout comme la future procédure de choix de stage en fin d'internat. 

Enfin, à l'instar de leurs aînés hospitaliers, les jeunes médecins attendaient une hausse significative de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM) ainsi qu'une « reprise de la dette des hôpitaux par l'État ». 

S.M.

Source : Le Quotidien du médecin