3 e cycle : les chefs veulent garder un accès au secteur II et le clament dans une vidéo

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Publié le 19/10/2017
INTERNES

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Crédit photo : S. Toubon

L'Intersyndicat national des chefs de clinique et assistants (ISNCCA) et le Conseil national des jeunes chirurgiens (CNJC) exhortent le gouvernement à éclaircir le statut des internes qui rentreront dans quelques années en phase 3 dite de consolidation à la faveur de la réforme du 3e cycle.

Fruit d'un travail de neuf années, la refonte de l'internat entrera en vigueur dès le 1er novembre. La nouvelle génération d'internes dispatchés dans les 44 spécialités débutera leur formation le 2 novembre. Si la date approche à grand pas, il manque quelques textes législatifs en cours de rédaction. Des longueurs inacceptables pour les syndicats et associations.

Opposition au statut de "docteur junior"

Dans un communiqué commun, les deux structures rappellent que le décret déposé en Conseil d'État en mai et relatif au statut des « docteurs juniors » n'a toujours pas été publié. Mi-mai, « le Quotidien » avait pris connaissance du projet précisant les conditions statuaires et salariales des futurs médecins. Et déjà, le syndicat national des internes (ISNI) s'était montré réservé sur le texte estimant que « la concertation avait été trop rapide ».

Pour les Drs Laurent Gilardin, et Marc-Olivier Gauci, respectivement, président de l'ISNCCA et du CNJC, l'impact de ce texte « sur la réorganisation des soins hospitaliers et ambulatoires reste une source d'inquiétude ».

Même si la réforme offre de nombreux avantages pour la formation, les syndicats estiment que des efforts doivent être portés rapidement sur l'allongement de la durée de formation des diplômes d'études spécialisées (DES) de néphrologie, cardiologie et gastro-entérologie toujours à quatre ans (un rapport des inspections générales des affaires sociales et l'administration de l'éducation nationale et de la recherche est attendu en fin d'année afin de trancher la question).

Les jeunes redoutent par ailleurs que les conditions d'accès au secteur 2 soient durcies.

Pour illustrer leurs craintes et revendications, ils ont résumé la situation et présenté leurs revendications dans une vidéo interactive afin de permettre à chacun de « se saisir du sujet ».

Le statut actuellement retenu des docteurs juniors (pendant la phase de consolidation) n'est pas satisfaisant. Les chefs de cliniques et jeunes chirurgiens sont clairs sur ce point. « Son périmètre d'action n'est pas bien défini, il sera autonome la journée et payé comme un assistant mais sous supervision la nuit et payé comme un interne », affirment-ils. Ils suggèrent d'opter pour un statut « calqué sur celui des assistants spécialistes actuels avec une autonomie complète sécurisée par un contrat de formation » et rémunérés comme tel.

Pour un nouveau statut de post-DES opposable et accessible à tous

Enfin, les jeunes praticiens plaident pour la création d'un nouveau statut post-DES d'un an, opposable et accessible à tous et proposent de le baptiser « chef de clinique hospitalier ». L'ISNCCA et le CNJC craignent une raréfaction progressive du nombre de postes disponibles en post-DES, nécessaires pour accéder au secteur 2. Or selon eux, « de nombreux jeunes médecins souhaitent réaliser un post-DES à l'hôpital pour embrasser une carrière libérale ».

À cela s'ajoute le nombre de postes de chefs de clinique qui n'a pas bougé d'un iota depuis 15 ans malgré l'augmentation du numerus clausus. « Que se passera-t-il lorsque les effets du numerus clausus se feront sentir ? Une concurrence exacerbée et une foire d'empoigne, c'est inadmissible », concluent les auteurs de la vidéo.


Source : lequotidiendumedecin.fr