Options et formations spécialisées transversales, le flou demeure  

La réorganisation du troisième cycle sème le trouble chez les jeunes médecins

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Publié le 11/01/2018
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Même lancée sur ses rails, la réforme du troisième cycle des études médicales fait toujours parler d'elle. Et pas forcément en bien, les syndicats de jeunes médecins se désespérant du flou qui entoure à leurs yeux certaines modalités du nouveau cursus.   

Depuis plusieurs semaines, les structures jeunes (ANEMF, ISNAR-IMG, ISNI et ISNCCA), plongées dans l'incertitude, réclamaient en particulier la publication des maquettes des formations spécialisées transversales (FST) et des options. 

L'impatience s'est transformée en exaspération. Depuis novembre, les internes en premier semestre ont entamé l'internat nouvelle formule. Sauf que l'organisation des FST (contenu, modalités d'accès, etc.) restait inconnue… Il s'agit pourtant d'informations majeures sur ces formations/options qui ouvrent droit à un exercice complémentaire d'une surspécialité au sein de la spécialité suivie. Les maquettes des options et des FST de chaque diplôme d'études spécialisées (DES) ont finalement été publiées dans un arrêté de quelque 300 pages mi-décembre, avec six mois de retard, sans rassurer la jeune génération qui n'a pas manqué de le faire savoir. 

Un choix pas assez éclairé

Pour l'InterSyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG), les internes de la promotion actuelle n'ont pas pu « faire un choix totalement éclairé, sans visibilité sur les options et FST accessibles dans chaque subdivision, et cette parution tardive ne permet pas l’implication des internes dans leur parcours de formation ».

L'ANEMF (étudiants) regrette cette publication « tardive » mais veut croire que les zones d'ombre vont se dissiper. Objectif : la mise en place rapide des nouveaux parcours dans chaque subdivision et la communication aux jeunes des options et formations spécialisées transversales disponibles par les UFR. 

Les chefs de clinique et assistants (ISNCCA) sont les plus remontés. « Halte à l'amateurisme », tacle le syndicat désormais présidé par Emanuel Loeb. « Rien n'est précisé quant à la phase servant de support à l'entrée dans une option/FST avec les conséquences tant pédagogiques que statuaires que cela implique », constate-t-il. Aucune lisibilité non plus au sujet de l'allongement des DES en trois ou quatre ans pour les internes entrant dans une option/FST ou sur le contingement à l'entrée dans ces filières...

Quid du statut ? 

Les internes ne sont pas en reste. « On nous a parlé d'un système de contingentement sans plus de précisions », assure le président de l'ISNI Jean-Baptiste Bonnet, qui réclame des garanties. L'ISNI veut s'assurer que tous les internes de la promotion 2017 auront « accès à au moins une FST ou option par subdivision ». Un état des lieux des capacités de formation est réclamé. « En cas de terrains de stage insuffisants, il faut anticiper les flux de stages hors subdivision à l'échelle régionale ou nationale et ce dès aujourd'hui », prévient le syndicat.

D'autres textes manquent toujours à l'appel, notamment celui sur le statut et les conditions salariales de l'interne en phase 3 (dite de consolidation). Quid aussi des discussions autour de l'allongement des maquettes des spécialités de cardiologie, hépato-gastro-entérologie et néphrologie ? Pour l'ISNI, il est impératif de garantir la formation des internes de l'« ancien » et du « nouveau » régime.

 

Sophie Martos

Source : Le Quotidien du médecin: 9630