L’« ØÉTAT de complet bien-être physique, mental et social » - qui « ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité », selon la définition de l’OMS -, apparaît comme l’expression sésame des lycéens et des étudiants pour parler de santé. Une étude IPSOS, conduite pour la Société mutualiste des étudiants de la région parisienne (SMEREP), montre que, pour un jeune de 16-25 ans, « Je me sens bien » ou « Je me sens mal » traduit une évaluation personnelle, qui ne saurait préjuger de l’état du bien-être d’une autre personne dans une situation en tous points semblables.
L’approche globale du corps et de l’esprit dans un environnement donné prévaut ainsi sur la dimension médicale. Le bien-être prend le pas sur le diagnostic du médecin. Cela tient sans doute au fait qu’ils se savent indemnes de troubles et d’affections, commente en substance la SMEREP, citant son enquête bisannuelle 2007, selon laquelle 93 % d’étudiants sont en bonne santé.Conséquence : « Ils se méfient des médicaments. »
Pour autant, le corps, « vécu comme une fatalité », donne du mal à retordre. Dans la population féminine, les problèmes de poids, obsédants, se révèlent « omniprésents », tandis que les jeunes gens relèvent le « défi de la virilité ». Dans tous les cas,le « bien-être » ne signifie pas s’alimenter correctement ou faire du sport. Et lorsque des arbitrages médicaux seraient nécessaires, l’intéressé invoque le manque de temps et d’argent. Parmi les étudiants, 18 % n’ont pas de mutuelle et 23 % s’abstiennent de consulter un praticien, car ils se déclarent « suroccupés ». Internet, avec la multiplication des réseaux communautaires, colonise le temps de vie et fragilise l’équilibre du lycéen et de l’étudiant. De 15 % à 19 % souffrent de troubles du sommeil.
C’est à se demander si le bien-être comme étalon de vie ne conduit pas, pour l’essentiel, à prendre des risques à tout va quand on a de 16 ans à 25 ans. Ici, au nom du groupe, on acceptera une soirée arrosée, là, pour le plaisir d’une nuit, on ne se protégera pas, sachant qu’il existe la pilule du lendemain. Et, en dépit de comportements dictés par l’immédiateté, la jeune femme se pose des questions sur le cancer du col de l’utérus. Enfin, la majorité des lycéens et des étudiants de 16 à 25 ans aimeraient « s’émanciper de leurs parents pour s’assumer pleinement »...dans le bien-être.
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