Une enquête sur les motivations des étudiants

Les futurs médecins privilégient la qualité de vie et aspirent à un exercice mixte

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Publié le 16/02/2017
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Crédit photo : PHANIE

Plus de deux tiers des carabins (de la 3e à 5e année) et internes estiment qu'une qualité de vie satisfaisante est l'une de leurs principales motivations, selon une enquête* menée par Stethos pour Appel Medical search (groupe Randstad) spécialisé dans le recrutement et travail temporaire médical, paramédical et pharmaceutique.

La possibilité de concilier l'exercice médical avec une vie personnelle épanouie, apparaît être un élément prioritaire dans le projet professionnel. Parmi les autres sources de motivation, les étudiants et internes sont 74 % et 73 % à vouloir « exercer un métier utile » et « aider/sauver les patients ».

« Les futurs médecins interrogés ont pu signifier leur volonté de tourner le dos au modèle incarné par le médecin généraliste, qui exerce en libéral dans son cabinet et qui ne compte pas ses heures de travail au détriment de sa vie privée. Les futurs médecins sembleraient moins enclins à faire de tels sacrifices », commentent les auteurs de l'étude.

Dans la même veine, 69 % des internes et 72 % des carabins redoutent d'abord de devoir sacrifier leur vie privée. Le risque d'erreur et la quantité de travail apparaissent comme le second motif d'inquiétude auprès de 65 % des étudiants du 3e cycle sondés contre respectivement 48 % et 44 % des élèves de 3e et de 5e années.

La jeune génération souhaite également pouvoir mixer les modes d'exercice. Près de 45 % des étudiants interrogés disent vouloir privilégier une activité mixte avec une part de salariat et un exercice en libéral. 28 % sont attirés par un exercice libéral exclusif et 28 % par le salariat. 

La médecine générale, un choix volontaire

La médecine générale a été la spécialité la plus citée lorsqu'ont été évoqués les souhaits d'affectation. Un jeune sur cinq interrogé veut opter pour cette discipline à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN). « Cette spécialité est un vrai choix, commentent les auteurs de l'étude : elle n'a pas et n'a jamais été un choix par défaut ». Cette tendance peut s'expliquer par « la diversité des conditions de travail du métier de généraliste, ce qui constitue un facteur d'attractivité indéniable », notent les auteurs. Concernant les souhaits de lieu d'affectation, 19 % des sondés plébiscitent Paris, devant Lyon (17 %) et Bordeaux (13 %).

Les résultats montrent que quatre interrogés sur cinq sont sensibles à la lutte contre les déserts médicaux. Seulement, 6 % considèrent que les mesures gouvernementales (aides à l'installation, CESP etc.) peuvent les inciter à s'installer dans une zone sous-médicalisée. Une majorité (56 %) juge insuffisante l'action des pouvoirs publics contre la désertification médicale. Le principal frein réside dans le « manque d'attrait » manifeste de ces territoires. « Seule une dynamisation plus globale pourrait augmenter leur attirance pour ces régions », concluent les auteurs de l'étude.

*197 étudiants interrogés (75 % issus du 3e cycle et 25 % d'internes) du 11 octobre au 11 novembre 2016 via un questionnaire auto administré et 16 entretiens individuels effectués par téléphone.

S.M.

Source : Le Quotidien du médecin: 9556