Après les chefs de clinique en début d'année, c'est au tour des maîtres de stage universitaires (MSU) en médecine générale de connaître des dysfonctionnements dans leur rémunération.
Selon le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG) et l'Intersyndicale autonome représentative des internes en médecine générale (ISNAR-IMG), de nombreux généralistes installés en ville qui accueillent les étudiants de 2e et 3e cycles dans leur cabinet connaissent des retards de paiement aux causes diverses.
Tout d'abord, les textes réglementaires encadrant la rémunération des MSU « n’imposent aucun délai de paiement ni aucune procédure harmonisée de règlement ». De ce fait, le circuit de paiement étant d’une complexité « ne pouvant que mettre en difficulté les services administratifs des UFR, souvent en sous-effectifs » des retards de « plusieurs semaines » sont constatés, déplorent les deux syndicats de professionnels. Dans certaines facultés, toutes les rémunérations sont bloquées tant que la totalité des conventions de stage ne sont pas signées. Résultat, « ce sont les maîtres de stage qui trinquent », estime le Dr Anas Taha, président du SNMEG.
Actuellement, les quelque 9 440 MSU de médecine générale sont rémunérés 600 euros bruts par mois pour l'accueil d'un interne, et 300 euros bruts par mois pour l'accueil d'un étudiant de 2e cycle.
Impact sur la formation des internes ?
Selon le Dr Taha, les difficultés existent dans « une majorité » des 35 facultés de médecine en France. « Ces dysfonctionnements ne sont pas forcément nouveaux, mais ils sont de plus fréquents et se sont aggravés ces derniers mois. Rien que pour le mois d'août, cinq collèges de maîtres de stage ont fait remonter des difficultés », indique le président du SNEMG, sans vouloir les nommer.
De leur côté, les internes de médecine générale craignent que leur formation, dont les stages ambulatoires sont « le socle », en pâtisse. « Cette situation est rédhibitoire pour les généralistes et va impacter notre formation », assure Maxence Pithon, président de l'ISNAR-IMG. Et ce, alors que ces stages, « formateurs et plébiscités par les étudiants », sont censés être déployés dans la formation d’autres disciplines médicales, sur volonté du gouvernement, rappelle-t-il.
La situation est telle que le SNEMG n'exclut pas une vague d'actions des maîtres de stage universitaires à la rentrée, pour protester face à un tel « mépris ». « L'objectif est bien entendu de ne pas léser les étudiants, mais le gouvernement ne peut plus faire la sourde oreille à ces problèmes, alors que la ministre de la Santé dit vouloir revaloriser la maîtrise de stage ! », conclut le Dr Anas Taha, qui appelle l'exécutif à régler ce dossier au plus vite.
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