Revalo des gardes et des indemnités pour 50 millions d'euros, le chèque du gouvernement déçoit les carabins

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Publié le 01/07/2020

Crédit photo : S.Toubon

Avec les praticiens hospitaliers et les internes, les étudiants en médecine aussi se sont vu proposer une série de mesures de revalorisation par le gouvernement lundi 29 juin en ouverture de la dernière semaine du Ségur de la santé. Mais comme pour leurs futurs confrères, c'est la douche froide.

En dépit des 50 millions d'euros mis sur la table, l'évolution des rémunérations proposée par le gouvernement est bien inférieure à celle espérée par l'Association des étudiants en médecine de France (ANEMF). Pour les externes, l'exécutif envisage une fixation des émoluments à 200 euros brut pour la quatrième année (129 euros brut actuellement), 300 euros brut pour la cinquième année (contre 251 euros brut) et 400 euros brut pour la sixième année (contre 280 euros brut).

« Si le geste est inédit, ces propositions restent inférieures aux attentes des étudiants en médecine qui demandent la fin de leur précarité financière », a réagit l'ANEMF, rappelant son souhait de voir les externes rémunérés « a minima 390 euros net mensuels dès la quatrième année de médecine à la hauteur des autres étudiants stagiaires de l’enseignement supérieur ».

Selon le document remis aux étudiants, les indemnités forfaitaires de garde devraient être revalorisées de 10 %, passant de 50 euros brut à 55 euros brut. « C'est une mesure cosmétique », tacle Sébastien Villard, en charge des études de santé à l'ANEMF. D'ailleurs, cela ne figurait pas dans leurs revendications au sein du Ségur de la santé. « Les externes n'ont pas à enchaîner les gardes pour avoir un salaire décent, sermonne l'étudiant, il faut se concentrer sur une revalorisation de notre salaire de base ».

Comme pour les internes, Olivier Véran propose aux étudiants la création d'une indemnité forfaitaire d'hébergement pour les stages ambulatoires en zone sous-dense. Sébastien Villard salue « une avancée » mais s'étonne de son montant fixé à 150 euros quand celle de leurs aînés s'élève à 300 euros. Qui plus est, l'ANEMF aimerait la voir étendue à tous les stages, pas uniquement ceux réalisés en zone sous-dense.

Enfin, les étudiants se félicitent des mesures proposées en faveur de la qualité de vie au travail. Il est prévu de mieux contrôler le respect des règles sur le temps de travail, permettre un meilleur accès à la médecine du travail et intégrer plus étroitement les étudiants aux politiques de la qualité de vie au travail dans les établissements.

Du côté des internes, le mécontentement est tel que l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI) a déposé un préavis de grève pour le 9 juillet et se mobilisera si ses « revendications ne sont pas intégrées dans une nouvelle version du protocole d’accord ».


Source : lequotidiendumedecin.fr