Service sanitaire : 89 euros d'indemnités kilométriques, les carabins dénoncent un énième « stage précarisant »

Par
Publié le 01/06/2018
service sanitaire

service sanitaire
Crédit photo : S. Toubon

Les carabins voient rouge avec le service sanitaire. L'association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) appelle les pouvoirs publics à respecter leurs engagements financiers sur le nouveau module obligatoire dès la rentrée 2018. Dans le collimateur des jeunes : les indemnités forfaitaires (frais kilométriques) fixées à 89 euros brut pour le service sanitaire et jugées insuffisantes. « 70 euros net pour réaliser les actions, c'est vraiment se moquer de nous, explique, amer Yanis Merad, président de l'association. Le texte est catastrophique. »

Le service sanitaire doit se dérouler en deux temps : une formation théorique et les actions de prévention mise en place par les étudiants. Cette dernière phase se déroulera dans les collèges, lycées ou entreprises et demande des déplacements en région. Seulement, les distances peuvent s'avérer importantes. « Faire Dijon-Nevers ou Toulouse-Perpignan sur la moitié des six semaines du service sanitaire avec 89 euros, ce n'est pas possible, l'étudiant devra débourser des frais supplémentaires », estime-t-il.

Début mars, les deux ministres avaient confirmé au « Quotidien » qu'elles veilleront à ce que le défraiement soit pris en charge pour les déplacements des carabins. Le rapport du Pr Loïc Vaillant, PU-PH en dermatologie et pilote de la mission préparatoire, réclamait des indemnités kilométriques de 130 euros par mois, au même titre que la somme perçue par les étudiants de deuxième cycle en guise de défraiement professionnel. Souci : « La majorité des facultés préfèrent intégrer le service sanitaire dans le premier cycle des études », ajoute-t-il.

Rendez-vous de la dernière chance début juin

Un nouveau rendez-vous avec les deux ministères (Santé et Enseignement supérieur) est prévu début juin. Et les jeunes en attendent beaucoup. Si les étudiants ont apporté leur soutien de principe à ce nouveau dispositif pédagogique, ils ont néanmoins posé plusieurs conditions financières. Ils réclament une indemnité égale à celle perçue par les externes (130 euros) mais aussi une aide à l'hébergement de 200 euros (pour la durée du service sanitaire), si le site des actions de prévention est très éloigné et si rien n'est mis en place par les collectivités.

« L'ANEMF ne pliera pas, s'ils n'acceptent pas de réviser l'indemnité, on retirera notre soutien au service sanitaire. Un nouveau stage précarisant, ce serait la goutte d'eau qui fait déborder le vase ! » gronde Yanis Merad.

47 000 étudiants (médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique, kinésithérapie et soins infirmiers) seront concernés par le service sanitaire dès septembre. 


Source : lequotidiendumedecin.fr