Et vous, êtes-vous plutôt ville, campagne, montagne ou bord de mer ? Chaque praticien a une attirance pour une région, un type d'exercice quand vient le moment de s'installer. Dans certains cas, les dés sont jetés et le médecin ne se pose pas de questions. Mais dans d'autres, les stages ou les remplacements, peuvent avoir participé à la découverte d’une pratique médicale différente ou d'un territoire attractif. L’atlas démographique du CNOM* donne une bonne photographie de la situation géographique des généralistes année après année.
Se poser les bonnes questions
Si la médecine n’est pas un métier comme les autres, le praticien qui s’installe a toutefois les mêmes aspirations que les jeunes adultes de son âge. Le Dr Laurent Saccomano, représentant de l’URML PACA, estime que le jeune interne doit « s’écouter et se poser les bonnes questions ». De quelle vie professionnelle ai-je envie ? Doit-elle être plutôt sédentaire, nomade ? Qu’est-ce qui prévaut en dehors de mon activité médicale ? La qualité de vie, la proximité de la nature ou l’accès facilité aux grands axes et à la culture ?
Avantages et inconvénients
L’expérience du médecin en formation peut l'aider à l'heure du choix. « En stage, on permet à l’étudiant de goûter à la vie dans un cabinet en campagne, avec sa patientèle fidèle, attachante, parfois envahissante, mais aux problématiques médicales variées et donc passionnantes », explique encore le médecin vasculaire de PACA. Ainsi, après avoir découvert un lieu d'installation en campagne, le jeune médecin découvre d'autres facettes du métier en réalisant urgences, réanimation, pédiatrie, petite chirurgie, sutures ou traumatologie par exemple.
A contrario, un stage en ville donne l’opportunité d’appréhender l'exercice en cabinet de groupe et la proximité avec les autres spécialistes, l'hôpital... L'accès à des formations y est aussi facilité, tout comme la possibilité de se spécialiser en gériatrie, en diabétologie, en addictologie ou en pédiatrie. Mais le cabinet de ville est aussi synonyme de plus d’agressivité environnementale, écologique et parfois humaine.
Appui des nouvelles technologies
Ne pas exercer seul est une revendication unanime de la jeune génération. Elle plébiscite le cabinet de groupe, la pluridisciplinarité, la collaboration entre professionnels. Les nouvelles technologies permettent de répondre à ces attentes, même en ruralité. La télémédecine, le secrétariat dématérialisé, le Dossier médical partagé (DMP) ou encore les applications de santé préservent les généralistes de l'isolement. Que ce soit à la montagne, dans la campagne profonde ou sur une île, si les infrastructures numériques suivent, le jeune médecin peut y trouver son compte.
Facteur famille
L'entourage du futur médecin, en particulier la situation de son conjoint, est un élément déterminant dans le choix du lieu d'installation. « En campagne, à la montagne, le compagnon trouvera-t-il aussi son équilibre professionnel ? Les adolescents auront-ils accès à un bon collège ? » se demande le Dr Yannick Schmitt, représentant du syndicat ReAGJIR (jeunes médecins et remplaçants). Selon lui, il existe des alternatives : Le cabinet peut être dans la vallée à trente minutes du lieu d’habitation situé lui en périphérie de ville favorisant l’épanouissement de chacun. Mais attention aux questions du transport, au facteur écologique. La fatigue et les astreintes peuvent se cumuler », prévient-il.
Aides financières déterminantes ?
Les aides financières à l'installation participent elles aussi au choix du médecin ? Le Dr Laurent Saccomano n'y croit pas : « Aujourd’hui ce ne sont pas les aides financières, en dehors peut-être du CESP, qui décident le projet d’installation même si elles participent ». Les conditions de travail, l’accès aux technologies, la qualité de vie et des rapports humains interviennent dans les choix des primo installés selon lui.
Quoi qu’il en soit, l’installation n’est plus à durée indéterminée. Les risques de désenchantement du métier et le désir de changement peuvent amener à des virages radicaux. Il n’est plus interdit au médecin généraliste de changer de statut, de région, de mode d’exercice au cours de sa vie professionnelle. « Nous songeons même à rédiger un guide de la désinstallation… une fois, deux fois, trois fois », indique le Dr Yannick Schmitt.
A.C.
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre
À Clermont-Ferrand, un internat où « tout part en ruine »
« Pour la coupe du monde, un ami a proposé quatre fois le prix » : le petit business de la revente de gardes
Temps de travail des internes : le gouvernement rappelle à l’ordre les CHU