Remplacement : le durcissement des règles menace-t-il la découverte de l'exercice libéral ?

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Publié le 14/01/2021

Crédit photo : GARO/PHANIE

Si rien n’est encore gravé dans le marbre, le durcissement des règles de remplacement pour les internes est à l'étude. Selon ce projet, les internes de médecine générale ne pourraient remplacer qu'après validation du Saspas (stage en autonomie supervisée) alors qu’ils sont autorisés à le faire aujourd'hui dès validation de trois semestres et du stage de niveau 1.

Cette réforme divise les deux principaux syndicats d’internes, l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes en médecine générale, l’Isnar-IMG, n’y étant pas opposé alors que l’Isni est vent debout contre une telle perspective. L’Intersyndicale nationale des internes, vient d’ailleurs d’être rejointe dans son combat par ses aînés de la CSMF. En effet, dans un communiqué commun publié mercredi, les deux syndicats s’inquiètent des possibles effets néfastes d’une telle mesure sur l’accès aux soins. « Derrière cette volonté conjointe du Ministère de la Santé, des doyens de faculté de médecine et du Conseil national de l’Ordre des médecins, très éloignés des réalités du terrain, c’est l’accès aux soins qui est mis en danger », écrivent la CSMF et l’Isni. Car avec cette réforme, les deux formations syndicales voient la volonté d’« empêcher les internes de découvrir de nouvelles manières d’exercer la médecine, loin des CHU » et donc potentiellement de susciter des envies d’implantation dans ces territoires. Ils y voient une mesure « délétère » pour la formation des futurs médecins qui vont être coupés d’une occasion, pourtant déjà très rare lors de leur cursus, d’aller découvrir la médecine de ville et qui va couper « encore un peu plus les ponts fragiles entre médecine de ville et médecine hospitalière ».
La CSMF appelle donc le ministère à décaler cette disposition d’un an « au moins » et de « tenir compte de la situation actuelle très difficile ».


Source : lequotidiendumedecin.fr