Un rapport propose la fin des ECNi en 2023

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Publié le 04/06/2018
Salle d'examen

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Crédit photo : GARO/PHANIE

L’ancien président de la conférence des doyens des facultés de médecine, le Pr Jean-Luc Dubois-Randé et l'ex vice-président de l’Anemf, Quentin Hennion-Imbault ont rendu en décembre dernier un rapport sur la réforme du deuxième cycle des études de médecine. Resté jusqu'alors confidentiel, ce rapport a été publié il y a quelques jours. Ce document d'une centaine de pages comprend 13 propositions de refonte du cursus.

La piste la plus emblématique de ce rapport est la suppression des ECNi. Décision attendue, le rapport rappelle que le classement général apparaît aujourd’hui comme « obsolète et inadapté » et propose donc un remplacement progressif des ECNi par un système inspiré du Canada et des États-Unis le principe du « matching ».

Vœux et algorithme

 

Le but est d’avoir un système de régulation qui regarde l’adéquation entre le poste et le candidat en s’appuyant sur trois notions : les connaissances théoriques, les compétences cliniques et relationnelles et le projet professionnel de l’étudiant reflété par son parcours. « Les étudiants formulent des vœux pour postuler sur les différents postes d’internes ouverts, un classement est édité pour chaque poste (selon des pondérations qui lui sont propres) et un algorithme permet la répartition des étudiants sur les postes en fonction de l’adéquation entre les profils et les postes », explique le rapport. Avant ce « matching », l’étudiant aura malgré tout été évalué sur chacun des trois critères, de façon à obtenir plusieurs scores. Des évaluations qui prendront la forme de contrôle continu, d’évaluations longues et courtes ou d’une épreuve terminale façon ECNi mais portant uniquement sur les connaissances clés. Selon son expérience individuelle et ses initiatives chaque étudiant disposera aussi d’un score de parcours « pondéré différemment pour chaque poste (DES/subdivision) ».

Une mise en place progressive

Au niveau du calendrier, la mission propose une mise en place progressive. La nouvelle promotion de deuxième cycle de la rentrée 2018-2019 ne sera pas impactée. Pour ceux qui entameront leur deuxième cycle à la rentrée 2019, une mesure transitoire sera mise en place avec des vœux mais malgré tout un classement unique traditionnel. En revanche, le système devrait être effectif en juin 2023, c’est-à-dire pour les étudiants qui démarreront leur quatrième année de médecine à la rentrée 2020-2021.

Plus de stages en ville

La mission recommande également de permettre dès le premier cycle une ouverture aux différents modes d’exercice avec des stages en médecine générale. Elle préconise aussi une diversification des terrains de stage pendant le deuxième cycle dans les cabinets de ville mais aussi en centres hospitaliers non universitaires, en structures médico-sociales, PMI, MSP, centres de santé, médecine scolaire, industrie des produits de santé ou même… dans les médias médicaux. Pour encourager à l’installation, le rapport souhaite créer des cellules « initiative territoire » dans les UFR avec l’aide des acteurs du territoire. L’objectif est également de décloisonner les études de médecine en favorisant les doubles parcours et parcours spécifiques mais aussi en permettant des voies de sortie pour ceux souhaitant quitter la filière.

L'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) s'était déclaré favorable aux grandes pistes du rapport. Le 13 février dernier à Eaubonne, le Premier Ministre Édouard Philippe avait déclaré que la réflexion sur l’avenir des ECNi se poursuivrait dans les mois qui viennent avec l’objectif d’aboutir à un texte législatif début 2019.


Source : lequotidiendumedecin.fr