La lutte des médecins libéraux pour défendre l’accès aux soins doit-elle être prise en compte dans les négociations conventionnelles ? La réponse est oui pour l'URPS Paca. Alors que l'Assurance-maladie et les syndicats viennent de reprendre les discussions, le président de l'organisation, le Dr Laurent Saccomano, monte au créneau.
Le médecin vasculaire demande que les actions mises en place par les praticiens pour s'adapter aux demandes de soins toujours plus nombreuses soient « pleinement reconnues ». Et ces solutions sont nombreuses, affirme l'URPS en fondant son argumentaire sur les résultats d'une enquête* de la Drees auprès des médecins généralistes de Paca en 2022.
Ainsi, 70 % des praticiens de la région ont choisi de « rallonger leur journée de travail » pour recevoir des patients en urgence, « un taux stable depuis 2019 et comparable à la tendance nationale », rappelle l'URPS. Près d’un médecin libéral sur deux (48 %) a dû « rogner sur son temps de formation » pour libérer du temps de consultation.
Refus de nouveux patients en forte hausse
En revanche, le refus de nouveaux patients est admis par 61 % des médecins sondés, un chiffre en forte hausse par rapport à 2019 (48 %). Près d'un sur deux (49 %) se voit contraint d'allonger les délais de rendez-vous.
39 % des médecins interrogés ont déjà dû refuser des patients occasionnels (non médecin traitant) en demande de soins.
Si la délégation de certaines tâches ainsi le recrutement d'un assistant médical ne font pas l'unanimité chez les praticiens, les médecins en Paca sont de plus en plus nombreux à rejoindre les communautés professionnelles de santé (CPTS) : 29 % en 2022 contre 19 % à l'échelle nationale.
* Quatrième Panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale menée en France entière, hors Mayotte, par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), les Observatoires régionaux de la santé́ (ORS) et les Unions régionales des professionnels de santé-médecins libéraux (URPS-ML) des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Pays de la Loire et d’Aix-Marseille School of Economics, auprès de 3 300 médecins généralistes libéraux, installés au 1er janvier 2018, ayant au moins 200 patients dont ils sont le médecin traitant et sans mode d’exercice particulier exclusif (comme homéopathe ou acupuncteur).