L'Académie de l'OMS s'installe à Lyon, Agnès Buzyn à la tête

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Publié le 28/09/2021

Crédit photo : AFP

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus accompagné du président Emmanuel Macron et du ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran a inauguré le chantier de l’Académie de l'OMS dans le Biodistrict Lyon-Gerland.

« Les ambitions de l’Académie de l’OMS ne sont pas modestes : elle cherche à transformer l’apprentissage tout au long de la vie dans le domaine de la santé à l’échelle mondiale, a déclaré M.Tedros. La pandémie de Covid-19 est un puissant rappel de la valeur des agents de santé et de la raison pour laquelle ils ont besoin des informations, des compétences et des outils les plus récents pour veiller à la santé et à la sécurité de leur communauté. »

Le campus de 11 000 m2, prévu pour accueillir 200 agents de l'OMS, commencera à sortir de terre à la fin de l'année 2021 et devrait accueillir ses premiers élèves fin 2024. La France va investir plus de 120 millions d'euros dans ce site, dont Agnès Buzyn assure officiellement la direction depuis le 16 août dernier. Agnès Buzyn occupait depuis janvier le poste d’envoyée du directeur général pour les affaires multilatérales à l'OMS et supervisait également le projet de l’Académie dans le cadre de ses fonctions.

Accélérer l'intégration des bonnes pratiques

« La métropole de Lyon et la région Auvergne-Rhône-Alpes vont également au pot commun pour financer le bâtiment, et il y a également un consortium d'industriels qui participe mais, ensuite, il faudra pérenniser les financements dans la durée », a reconnu Olivier Véran interrogé sur les comptes de la structure. La région Auvergne-Rhône-Alpes, laquelle a contribué à hauteur de 25 millions d’euros au projet, sera propriétaire du campus et le louera à l’OMS.

Cet établissement doit servir à assurer la formation continue des agents de l'OMS, médecins, infirmiers, chargés de politiques publiques, cadres de santé, etc. Selon l'OMS, la mise en place de l'Académie doit servir à raccourcir le délai d'intégration sur le terrain des bonnes pratiques issues de la recherche. En effet, l'agence onusienne estime qu'il faut en moyenne 10 ans pour que les acteurs de terrain « se convertissent » aux nouvelles pratiques.

Par ailleurs, l'Académie de l'OMS doit contribuer à réduire le manque de 18 millions de travailleurs de santé. Pour l'agence, il s’agit « de l’une des principales raisons pour lesquelles aucun pays n’est actuellement en voie d’atteindre toutes les cibles des objectifs de développement durable (ODD) liées à la santé ». Cette académie proposera une formation à distance en six langues, avec des séances de mise en situation exploitant la réalité virtuelle. « Nous pourrons y simuler des situations d'urgence de manière réaliste », promet Tedros. Les compétences acquises par le biais des programmes de formation de l'Académie devront en outre être reconnues par les potentiels employeurs des élèves.

« De quoi le monde a-t-il manqué au cours de cette pandémie ?, a questionné Olivier Véran. De matériel médical bien sûr, mais aussi d'harmonisation des pratiques, de formations et de programmes de recherche. Certains pays disposent de couvertures santé universelles, et d'autres n'en ont pas les moyens. Certains pays ont des hôpitaux qui peuvent absorber un grand nombre de malades, d'autres non. Ce n'est pas un hasard si la France a été choisie pour héberger l'Académie de l'OMS. Nous avons une assurance-maladie et un système de santé qui doivent servir d'exemple. »


Source : lequotidiendumedecin.fr