Une anesthésiste a été mise en examen jeudi pour homicide involontaire aggravé après le décès mardi d'une femme victime d'un accident d'anesthésie à la maternité d'Orthez. L'anesthésiste de 45 ans a été présentée jeudi à un juge d'instruction, et le parquet a requis son placement en détention provisoire. Cette mise en examen fait suite à un accident grave survenu dans la nuit de vendredi à samedi, lors de l'accouchement par césarienne sous anesthésie générale d'une femme de 28 ans. Transférée à l'hôpital de Pau, la patiente est décédée mardi soir. Son bébé, également hospitalisé à Pau, est sain et sauf. L'anesthésiste, de nationalité belge, était employée à la maternité d'Orthez depuis le 12 septembre. A la suite de l'accident, elle s'était présentée à la gendarmerie mardi avec un taux d'alcoolémie "supérieur à 2 grammes" d'alcool par litre de sang et a indiqué aux enquêteurs avoir "un problème d'alcool pathologique".
Marisol Touraine a promis jeudi de "faire la lumière" sur les circonstances qui ont entraîné le décès. "La première préoccupation qui est la mienne, c'est de faire la lumière sur ce qui s'est passé et d'apporter des explications à la famille de cette jeune maman qui a perdu la vie en accouchant de son bébé", a déclaré la ministre à la sortie de la réunion du gouvernement à Matignon en fin de matinée.
L'établissement, dont l'activité d'obstétrique a été suspendue depuis le drame, pourrait être fermé définitivement dès vendredi. Toutefois, Marisol Touraine a tenu à souligner que la procédure engagée "de longue date" concernant la possible fermeture de la maternité et l'enquête des autorités sanitaires concernant le drame, lancée lundi, étaient "deux procédures différentes". "Depuis un certain temps déjà, des procédures avaient été engagées pour voir comment l'avenir de la maternité d'Orthez pouvait être assuré compte tenu de certaines difficultés de recrutement auxquelles cette maternité est confrontée. Et c'est dans ce contexte-là, de difficultés de recrutements, que demain (vendredi), lors d'une réunion prévue de longue date, le directeur général de l'Agence Régionale de Santé sera amené à voir si d'autres perspectives que la fermeture sont envisageables."
La mise au point de la ministre de la Santé intervient alors que la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité a jugé "odieux" de prendre prétexte d'un cas dramatique, laissant entendre que cette affaire servirait de prétexte pour la fermeture de structures de proximité. Cette affaire intervient en effet alors que, depuis plusieurs mois, la mobilisation (photo) bat son plein pour le maintien de la maternité d’Orthez.
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