Après le plan hôpital, la directrice de la DGOS assure que la médecine de ville n'est pas oubliée

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Publié le 25/11/2019
Grève hôpital

Grève hôpital
Crédit photo : VOISIN/PHANIE

À la suite du plan de « sauvetage de l'hôpital », présenté mercredi dernier, des représentants des médecins libéraux ont regretté que des moyens financiers ne soient pas également alloués à l'ambulatoire. Reprise du tiers de la dette des hôpitaux, Ondam hospitalier à +2,4 % sur 3 ans pour un investissement total de 1,5 milliard d'euros, primes pour les soignants… Les annonces faites par le Premier ministre Édouard Philippe la semaine dernière se cantonnent en effet à l'hôpital alors que depuis le début du quinquennat, la feuille de route du plan Ma santé 2022 s'attachait à une réorganisation globale du système de santé.

Interrogée sur ce point lors d'un rendez-vous presse organisé par l'Association des journalistes de l'infirmation sociale (AJIS) ce lundi, la nouvelle directrice de l'offre de soins (DGOS-ministère), Katia Julienne, affirme que « ce cap n'est pas remis en cause ». « Les acteurs hospitaliers nous disent qu'ils sont d'accord avec l'objectif de réorganisation en lien avec la ville mais pas en capacité de le réaliser. Selon eux, ces changements imposent des transformations et des évolutions qu'ils ne sont pas en mesure de mener dans le contexte financier actuel, explique la directrice de la DGOS. Notre réponse est que nous allons rétablir des marges d'action financières pour aider les établissements à assurer leurs missions mais aussi pour participer à cette réorganisation. »

Les mesures pour la ville s'installent timidement 

Dans les faits, les mesures de Ma santé 2022 pour la médecine de ville se mettent en place sur le terrain de façon assez inégale. Si la DGOS assure qu'« une action vigoureuse a été menée auprès des ARS et de la Cnam » pour la mise en place et le développement des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), d'autres mesures pour renforcer l'offre de soins de ville sont plus lentes à se mettre en place. Les ARS semblent avoir des difficultés à atteindre l'objectif de recrutement de 400 médecins généralistes à exercice mixte ou salariés dans les zones en tension comme le prévoyait le plan Ma santé 2022. À l’heure actuelle, la DGOS comptabilise toujours seulement 80 médecins engagés dans ce dispositif.

Les services du ministère ont également précisé ce lundi que les ordonnances relatives à la labellisation des hôpitaux de proximité sont prévues pour juin 2020. La question de la gouvernance de ces établissements préoccupe particulièrement les médecins libéraux, qui souhaitent prendre part à ces structures de proximité. « Nous discutons actuellement avec les représentants de professionnels libéraux, qui ne souhaitent pas être sur un strapontin concernant la gouvernance de ces établissements qui seront une charnière entre les deux secteurs, ville et l'hôpital », a rappelé Katia Julienne. 

Enfin, une des mesures du plan de refondation des urgences, présenté en septembre par Agnès Buzyn, était d'installer des maisons médicales de garde (MMG) à proximité des services d'urgences pour prendre en choix les soins non programmés relevant de la médecine générale. Un investissement de 50 millions d'euros est prévu sur ce volet. La DGOS assure que « ces crédits ont été libérés » et que « déjà plusieurs ARS ont informé de leur volonté de participer à ce projet ».


Source : lequotidiendumedecin.fr