Jamais deux sans trois ! Après la signature avec les médecins il y a six mois et l’échec avec les dentistes le mois dernier, la Cnam revient autour de la table pour de nouvelles négociations, cette fois-ci avec les pharmaciens. L’objectif des discussions qui se sont ouvertes mercredi entre l'Assurance maladie et les deux principaux syndicats de la profession est notamment de trouver de nouveaux modes de rémunération pour les pharmaciens.
Selon les syndicats, les pharmaciens auraient notamment beaucoup souffert ces dernières années des économies programmées chaque année dans le budget de la sécu autour du médicament, et notamment les baisses de prix. La rémunération des pharmaciens étant fortement liée aux tarifs et aux volumes des médicaments vendus. Ainsi, en 2017, la marge des officines sera impactée à hauteur de 123 millions d'euros, selon des estimations de l'Assurance maladie, pour une évolution "au mieux stable, au pire en décroissance de 2%".
Les mesures prises ces dernières années pour compenser ces baisses sont donc jugées insuffisantes par les syndicats qui réclament notamment "la création d'une nomenclature d'actes pharmaceutiques permettant de tracer la qualité de la dispensation du médicament", explique Philippe Besset vice-président de la FSPF, premier syndicat des pharmaciens.
Le pharmacien pourrait ainsi être rémunéré, par exemple, lorsqu'il intervient sur une ordonnance, pour rajouter un médicament oublié ou lorsqu'il constate un risque d'interaction dangereuse, détaille-t-il. Autre piste : l'instauration d'une rémunération forfaitaire pour le suivi des patients âgés, proposée par l'USPO. La négociation sera également l'occasion d'aborder l'évolution du métier, avec de nouvelles missions envisagées dans la lutte contre le tabagisme ou encore le développement de la vaccination.
Pour l'heure, les discussions démarrent "sous de bons auspices", selon M. Besset, interrogé à l'issue de la première réunion mercredi matin. "On est d'accord sur le constat de fragilité de l'officine, sur les pistes de solutions", explique-t-il. "Là où se fera le match, c'est sur les montants" des rémunérations accordées. Les négociateurs, qui devaient initialement s'entendre d'ici au 5 avril, disposeront de "plus de temps", au moins jusqu'en mai, puisqu'il s'agira finalement d'adopter un avenant à la convention en vigueur, et pas d'en concevoir une nouvelle, précise Philippe Besset.
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