Après que les syndicats ont claqué la porte de la seconde séance de négociation conventionnelle sur les assistants médicaux, et deux jours avant la tenue d'une réunion intersyndicale qui doit permettre de faire émerger des contre-propositions communes aux syndicats, l'Assurance maladie s'est défendue, lundi, de « demander aux médecins de travailler plus longtemps ». Ce qu'avait déjà fait son directeur général, Nicolas Revel dans nos colonnes.
La CNAM indique ainsi qu'elle n'avait « jamais entendu proposer aux médecins de conditionner le financement d'un assistant médical à une quelconque obligation de respecter un nombre minimal de consultations par heure ou par jour ».
Une liste des bénéfices attendus du recrutement d'assistants médicaux
Jeudi dernier, les « bénéfices attendus du recrutement d'assistants médicaux » présentés dans le document transmis aux syndicats la veille de la séance écourtée avaient ulcéré les syndicats de médecins. Dans sa présentation, la caisse avait imaginé deux « modèles types » d'assistants : l'un orienté « plutôt vers une délégation administrative » qui pourrait être partagé par trois médecins, et l'autre « orienté plutôt vers une délégation administrative et soignante » pouvant être partagé entre deux praticiens.
Selon cette présentation, le premier modèle type devait permettre de dégager au minimum six heures de temps médical par semaine et par médecin. « Ce qui correspond par médecin par an en moyenne à 297 patients supplémentaires, soit 1 128 consultations supplémentaires », soulignait le document. Le second modèle devait, lui, dégager « douze heures minimum de temps médical par semaine et par médecin », ce qui équivaut, toujours selon le document de l'Assurance maladie, à 594 patients et 2 256 consultations supplémentaires « en moyenne par an et par médecin ». Pour ce deuxième modèle, les gains observés par les médecins devaient être le « passage de 3 à 6 consultations par heure et par médecin ».
« Pas des propositions normatives »
Face aux réactions de la profession, la caisse déclare qu'il « n'a jamais été question non plus d'imposer un modèle d'organisation des cabinets ou une vision productiviste de leur métier ». Et de préciser : « il n'est enfin pas imaginable que l'arrivée d'assistants médicaux dans les cabinets, qui apporteront un soutien précieux aux médecins, conduise à une dégradation de la qualité des prises en charges ».
Pour l'Assurance maladie, les exemples cités dans sa présentation ne « constituent pas des propositions normatives » mais sont le « reflet d'expériences d'organisation observées dans des cabinets déjà structurés de cette manière (...) dont certains [lui] ont été signalés par les syndicats eux-mêmes ».
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