Une consultation de prévention des cancers du col de l’utérus et du cancer du sein remboursée à 100 % par l'Assurance maladie à toutes les Françaises âgées de 25 ans devrait voir le jour en 2018. Les députés en ont adopté le principe en votant en première lecture le projet de loi de financement de la Sécurité sociales (PLFSS 2018). Elle devra faire l'objet d'un avenant conventionnel.
Attendu depuis la grande consultation citoyenne menée par Marisol Touraine en 2016, ce nouvel acte de prévention concernerait théoriquement quelque 400 000 patientes. L'objectif est de « lever les éventuels freins financiers et de garantir un égal accès des jeunes femmes à cette consultation de prévention » et de réduire notamment la mortalité par cancer du sein chez la femme (près de 12 000 décès par an).
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a défendu ce texte en séance : « Les jeunes femmes doivent être sensibilisées le plus précocement possible aux facteurs de risque de ces cancers et à l'intérêt du dépistage, celles qui ont des facteurs de risque aggravés, souvent familiaux, doivent être identifiées le plus tôt possible. C'est une attente forte. »
Quel contenu et à quel tarif ?
Pour pouvoir bénéficier de cette consultation, les Françaises devront cependant attendre un peu. Ce nouvel acte devrait faire l'objet d'un avenant conventionnel courant 2018. On en sait également peu sur le contenu de cette consultation et sur le tarif qui lui sera appliqué. Du côté des syndicats, on espère qu'elle fera l'objet d'une rémunération à l'acte. « Le sujet sera abordé en négociation conventionnelle, explique le Dr Claude Leicher, président de MG France. Notre objectif est que cette consultation ait la même valeur que les consultations complexes. »
Même son de cloche à la CSMF : « En fonction de son contenu, elle pourrait devenir une consultation complexe à 46 euros comme la consultation d'information sur la contraception, propose le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. On peut imaginer que cet acte permette à la fois d'orienter les jeunes femmes vers le dépistage, mais aussi de les informer sur le rôle de l'alimentation ou l'utilisation de certains produits qui peuvent favoriser le développement des cancers du sein ou du col de l'utérus. La HAS va travailler là-dessus », ajoute-t-il. Le président de la FMF, le Dr Jean-Paul Hamon, estime que le tarif de la première consultation de contraception (46 euros) est « correct » et pourrait s'appliquer aussi à la prévention du dépistage. Il serait également pertinent selon lui que ce rendez-vous prévoit « un frottis ». Le président du SML Philippe Vermesch rejoint ses confrères : « Une consultation à 46 euros serait un minimum. Elle permettra de sensibiliser aux dépistages mais aussi de rappeler quelques règles sur la sexualité et la contraception ».
Interrogée, l'Assurance maladie n'a pas répondu. L'évaluation du coût de cette mesure, en fonction de la cible et du tarif retenu, devrait prendre du temps.
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