L'avantage supplémentaire maternité (ASM), prévu depuis la signature de l'avenant numéro 3 de la convention médicale, est officiellement entré en vigueur lundi 30 octobre. Cette indemnité forfaitaire, modulée selon le secteur d'exercice et l'activité du médecin, peut représenter jusqu'à 3 100 euros mensuels brut pendant trois mois pour une femme médecin exerçant au moins huit demi-journées par semaine aux tarifs opposables.
Cette avancée très attendue a été saluée par la profession. Une déception perdure tout de même chez les syndicats de jeunes médecins, qui déplorent l'exclusion des remplaçantes du dispositif. Les négociations conventionnelles de mars dernier n'ont pas abouti à un compromis en ce sens, au grand dam du syndicat de jeunes généralistes ReAGJIR qui avait lancé une pétition ayant recueilli plus de 5 000 signatures.
Sentiment d'inachevé
Seules les médecins de secteur 1 et de secteur 2 adhérant à l'option de pratique tarifaire maîtrisée (OPTAM) pourront donc en bénéficier à taux plein, alors que les secteurs 2 non-signataires de l'option toucheront l'ASM aux deux-tiers. Les remplaçantes devront, elles, se contenter de l'allocation forfaitaire de repos maternel, déjà en place pour toutes les femmes médecins. Versée en deux fois, elle est égale au montant du plafond mensuel de la sécurité sociale soit 3 269 euros brut. À cette aide s'ajoute l'indemnité journalière forfaitaire versée pendant le congé maternité à condition de cesser toute activité pendant au moins huit semaines, dont au moins deux avant l'accouchement et s'élève à 53,73 euros.
"Améliorer la protection sociale des femmes médecins était une demande qu'on formulait depuis longtemps, plus que les aides financières ou d'autres types d'incitations à l'installation, explique le vice-président de Reagjir, le Dr Yannick Schmitt. On est déçu que cela ne concerne que les installées puisque c'est la tranche d'âge où il y a le plus de grossesses et le statut est le plus précaire." Ce sentiment d'inachevé est partagé par le Syndicat de jeunes médecins généralistes (SNJMG). Sa présidente, le Dr Émilie Frelat parle même d'une "nouvelle humiliation pour les médecins remplaçants, déjà écartés de différentes mesures ne concernant que les médecins installés" et souhaite pour sa part trouver un accord avec les syndicats de médecins libéraux afin de "proposer un nouvel avenant à la convention médicale".
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