Favorables dans l'ensemble au plan gouvernemental « Ma santé 2022 » dont le coup d'envoi doit officiellement être donné ce lundi, les Généralistes-CSMF, mettent cependant en garde les pouvoirs publics. Le Dr Luc Duquesnel, président du syndicat, redoute les conditions de mise en place de certaines mesures de ce plan comme le déploiement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ou la création des assistants médicaux notamment.
Il y a quelques jours déjà, le patron des généralistes-CSMF s'était montré critique vis-à-vis de la politique de la « course à l'échalote » entre les différentes agences régionales de santé. pour créer 1 000 CPTS d'ici à 2022, craignant que celles-ci ne deviennent des « coquilles vides ».
Le généraliste mayennais s'alarme également des conditions que souhaite poser le gouvernement pour financer les assistants médicaux – un minimum de 4 000 postes sont programmés d'ici à la fin du quinquennat. Ces critères doivent être négociés par un accord conventionnel au premier trimestre 2019. Il est prévu de réserver ces aides au financement aux médecins exerçant de façon coordonnée et qui pourront, grâce à ce dispositif, justifier de l'accueil d'un plus grand nombre de patients.
Une bonne idée « pervertie »
Un rapport piloté par le patron de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) Jean-Marc Aubert, dont les premières pistes ont été révélées par Le Quotidien du médecin prévoit de réserver le financement d'une infirmière ou d'un assistant médical aux « regroupements de trois généralistes libéraux au moins ». « Des contraintes inacceptables » qui laisseraient sur la touche beaucoup trop de professionnels selon le Dr Duquesnel.
Pour le syndicaliste, la création de ce nouveau métier, « une idée sur laquelle travaille la CSMF depuis 2011 », serait « pervertie pour être au service d'une doctrine politique ».
« Toutes ces aides, assistants, CPTS, infirmières en pratique avancée, expérimentations dans le cadre de l'article 51 ne seront destinées qu'à une petite minorité de généralistes », s'insurge le praticien. Ce dernier d'interroge aussi sur la pérennité de ces postes d'assistants. « Si des aides existent durant les deux premières années, rien n'est proposé pour assurer la pérennité financière de ces emplois puisque, dès la troisième année, les médecins devront supporter la totalité de la charge financière de ces salariés », constate le Dr Duquesnel. Le président des Généralistes-CSMF peine à croire que l'augmentation de l'activité du cabinet grâce aux assistants suffira à autofinancer les postes. La négociation conventionnelle de début 2019 s'annonce donc compliquée.
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