Dans son dernier rapport Charges et Produits, publié le 13 juillet, l’Assurance maladie dresse une cartographie des professions de santé libérales en 2021 et donc des médecins généralistes.
L’ensemble des données dont dispose l’Assurance maladie notamment sur les remboursements permet de renseigner sur l’activité des médecins généralistes. Concernant leur conventionnement, en 2021, 95 % des généralistes sont en secteur 1 et 3 % en secteur 2 OPTAM/CO. Si pour les autres spécialités la part des médecins en secteur 2 a augmenté au cours des 20 dernières, chez les généralistes elle a diminué, passant de 14 % en 2000 à 5 % en 20211. À l’inverse la part en secteur 1 a augmenté de 9 points en 20 ans.
Côté rémunération, les forfaits représentent en 2021 15 % de l’ensemble des rémunérations des généralistes. 2 % des honoraires totaux des médecins généralistes (tous secteurs confondus) sont réalisés en dépassement d'honoraires, contre 19 % des honoraires des autres spécialités médicales. Les honoraires moyens par professionnel libéral définis comme actifs à part entière (APE) 2 s’élèvent pour les généralistes à 181 000 euros. Tout ça donc avant déduction des charges qui, d’après l’Assurance maladie, pour les généralistes se situe en moyenne à 47 % des honoraires.
« Globalement, on observe des dynamiques haussières fortes dans toutes les professions, sauf les masseurs-kinésithérapeutes qui atteignent quasiment un plateau dès 2014 et les orthophonistes qui ont des taux d’évolution plus modérés sur l’ensemble de la période », souligne l’Assurance maladie (voir tableau).
La pharmacie premier poste de dépenses
Côté activité, en 2021 un médecin généraliste (hors MEP) voit en moyenne 1 643 patients dans l’année, avec une médiane à 1 498 et il a en moyenne 960 patients adultes dont il est le médecin traitant (médiane à 927). 50 % des médecins ont entre 600 et 1 300 patients médecin traitant adultes. Les omnipraticiens réalisent en moyenne 4 consultations par patient et par an3.
Sur la prescription, en 2021 les prescriptions de médecins généralistes représentent 74 % du total des prescriptions médicales exécutées en base de remboursement, soit 41,3 milliards d’euros. Le montant moyen par généraliste est donc de 741 165 euros. La médecine générale est la spécialité générant par praticien le plus de remboursements après la pneumologie.
Dans le détail, la pharmacie est le premier poste de dépenses prescrites des généralistes (30 %), c’est d’ailleurs le cas pour la majorité des spécialités. Les indemnités journalières viennent ensuite (23 %) suivis des soins infirmiers (12 %). Les généralistes et les endocrinologues sont les deux spécialités prescrivant le plus de soins infirmiers.
Une diminution de la densité plus marquée que d'autres spécialités
Au-delà de l'activité, les données de l'Assurance maladie donnent aussi une photographie de la composition du corps des généralistes. Si la France compte donc 365 000 professionnels de santé libéraux, parmi eux, 57 156 sont des médecins généralistes (MEP inclus). Après une stagnation, depuis une dizaine d’années les effectifs des généralistes libéraux baissent en moyenne de 0,8 % par an depuis 2010. À l’inverse, la profession qui augmente le plus en libéral est celle des sages-femmes. Leur nombre a quadruplé en 20 ans, augmentant en moyenne de 7 % par an.
Mais au-delà de la baisse des effectifs, pour les généralistes c’est la diminution de la densité médicale qui inquiète. Elle est particulièrement importante pour la spécialité avec une diminution de 18 % en 20 ans contre 9 % pour les autres spécialités.
« D’une manière générale, la densité des différentes professions a tendance à suivre un gradient croissant du nord de la France vers le sud, de façon plus ou moins marquée, avec une concentration des effectifs sur les côtes méditerranéennes et atlantiques », souligne l’Assurance maladie.
Une répartition moins hétérogène que dans d'autres professions
Pourtant la répartition géographique des généralistes n’est pas la plus hétérogène. Il y a davantage d’inégalités dans la répartition des infirmiers, des kinés et des spécialistes. D’après les chiffres de l’Assurance maladie, le rapport entre le 9e décile et le 1er décile de densité départementale est par exemple de 3,1 pour les infirmiers et 2,8 pour les kinés. Cela signifie que les 10 % des départements les plus dotés ont une densité au moins 3 fois supérieure que les 10 % de départements les moins dotés. Pour les médecins généralistes ce rapport est de 1,7.
On le sait aussi la profession se féminise et vieillit. Chez les généralistes, les femmes représentent ainsi 63 % des effectifs chez les moins de 40 ans. Parallèlement, la part des praticiens de plus de 60 ans est passée de 4 % en 2000 à 34 % en 2021.
1Champ France entière tous secteurs y compris non conventionnés
2Ayant exercé une activité libérale normale, sur une année complète, dans le cadre conventionnel.
3Données 2019
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