Les négociations, tant annoncées, sur la rémunération du travail en équipe ne commenceront pas avant le 20 mars. C’est ce qu’a annoncé, ce mercredi, Jean-François Rey. Au lendemain des propositions de MG France, le patron de l’UNPS - en lice pour la présidence de la CSMF avec Jean-Paul Ortiz pour les élections du 22 mars à la présidence de la CSMF- a fait ses propres propositions.
Rémunérer la coordination, pour quoi faire ?
Selon Jean-François Rey, la formalisation du travail de coordination entre professionnels de santé libéraux éviterait des nombreuses hospitalisations inutiles mais aussi, en améliorant le suivi post-hospitalisation, les rehospitalisations. Elle se révélerait alors essentielle dans la prise en charge de certaines pathologies comme l’insuffisance cardiaque ou la BPCO. Mais également pour éviter les complications liées à certaines pathologies chroniques, dont le diabète. Enfin, la coordination permettrait d’améliorer la prévention (dépistage du cancer, sensibilisation à l’arrêt du tabac...).
Dans quel cadre ?
À L’UNPS on rappelle que la négociation devrait se faire dans le cadre de l’Acip, l’accord cadre interprofessionnel signé par tous les syndicats de médecins représentatifs sauf MG France. On sait que ce dernier n’est pas de cet avis et préfererait réunir, d’abord, trois syndicats de professions différentes (médecins, infirmiers et pharmaciens). Mais pour Jean-François Rey « il n’y a pas d’autres outils qui permettent la contractualisation entre les professionnels de santé et l’Assurance maladie » que l’Acip.
Sous quelle forme ?
Pour Jean-François Rey la solution la plus simple et pragmatique serait de faire évoluer la Rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) grâce à un volet supplémentaire sur le travail de coordination. Pour lui, l’intérêt de la négociation est essentiellement de « protocoliser » certaines pratiques qui existent déjà. Par conséquent, toutes les expérimentations - comme Sophia pour le diabète ou Prado pour le suivi à domicile des maternités - les maisons et pôles de santé, les SISA... Bref tout ce qui existe actuellement sur le terrain comme modèle de travail de coordination devrait être rémunéré. On peut alors imaginer un listing avec tous les éléments qui constituent les actes de coordination. En fonction de leur nombre, des points seraient attribués à chaque professionnel de santé, ce qui donnera lieu à un forfait annuel.
Avec quels moyens ?
Pour tout mettre en place, l’UNPS réclame des moyens pratiques. Avant tout, un outil de communication informatique (logiciel métier et messagerie sécurisée interopérable). « Il faut sortir du marasme du DMP » dit Jean-François Rey qui demande également que les hôpitaux soient obligés de délivrer un document de sortie, ainsi que l’imagerie du patient, dès sa sortie d’hôpital et pas plusieurs jours ou semaines après. Ensuite, il réclame aussi, sur le modèle de ce qui a été mis en oeuvre avec les référents installation, un correspondant pour les libéraux dans chaque ARS, pour aider les professionnels de santé libéraux à « passer du concept à la réalisation » de leur projet de santé. Enfin, quant au financement, l’UNPS demande une « fongibilité asymétrique » des enveloppes de l’ONDAM.
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