Les infirmières libérales ne soigneront pas les « touristes olympiques » (Français et étrangers se déplaçant pour les JO) sans « revalorisation financière urgente », a indiqué mercredi le collectif des infirmières en colère (Cilec), sous le regard mi-approbateur, mi-sceptique des syndicats représentatifs.
« Si vous voulez que les touristes soient soignés en ville pendant les Jeux Olympiques, ouvrez des négociations avant que les Jeux débutent », a lancé le Cilec à l'adresse du gouvernement et de l'Assurance-maladie, dans un message largement diffusé sur les réseaux sociaux. Le mouvement a reçu le soutien du deuxième syndicat représentatif de la profession, le Sniil, qui s'est rapproché du Cilec depuis plusieurs mois. « En l'absence de revalorisation financière urgente, nous n'effectuerons aucun soin aux touristes olympiques », a écrit le Sniil sur X (ex- Twitter).
Convergence Infirmière, le troisième syndicat représentatif, indique qu'il soutient les revendications, mais se montre dubitatif sur la méthode. « Je ne suis pas certaine que cela sera suivi » car la situation financière des infirmières libérales est déjà difficile, a averti sa présidente Ghislaine Sicre.
« On partage la plupart des revendications du Cilec mais pas leurs méthodes d'action, a déclaré Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). Il y a un mouvement social qui traverse la profession », mais « ce n'est pas ce type d'action qui fait bouger la ligne au gouvernement et à Bercy », insiste l’infirmier, qui « condamne » clairement « les appels au boycott des soins aux JO ».
La FNI souhaite « rassurer tous les Français, qui seront les premiers touristes présents aux JO, ainsi que l'ensemble des visiteurs étrangers, en affirmant que les infirmiers libéraux resteront mobilisés pour offrir les meilleurs soins possibles ».
Une réforme en attente
Les infirmières libérales manifestent depuis plusieurs mois en France pour obtenir une revalorisation tarifaire qui tiendrait compte de la forte inflation des dernières années. Le gouvernement laisse entrevoir l'ouverture de négociations tarifaires avec la Cnam à la fin de l'année. Mais il souhaite qu'elles interviennent après la « ré-ingénierie » du métier infirmier, une réforme législative et réglementaire pour faire évoluer le métier et créer peut-être de nouveaux actes, comme la consultation infirmière revendiquée de longue date par la profession.
Or cette réforme se fait attendre, la proposition de loi promise n'ayant toujours pas été déposée, et les contours des futurs décrets n'étant toujours pas connus.
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