C à 50 euros, exonérations... : contre les déserts, l'UFMLS met tous les atouts dans son jeu

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Publié le 01/12/2018
Marty

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Crédit photo : DR

Plutôt qu'une énième vidéo pour demander au patron du Medef de s'occuper de ses affaires et non des arrêts maladie, plutôt qu'une nouvelle opération médiatique comme le lancement de cette carte de France où il ne fait pas bon s'installer, ou d'un coup de gueule contre la ministre de la Santé qui poursuit des syndicalistes, le Dr Jérôme Marty a décidé de jouer une nouvelle carte pour faire entendre sa voix. Et même 54.

Le président de l'Union française pour une médecine libre (UFMLS) a fait imprimer 400 exemplaires d'un jeu de 54 cartes déclinant autant de pistes pour « faciliter l'exercice » (cœur), « organiser le système sanitaire » (pique), « mieux rémunérer » les médecins (trèfle), ou « organiser l'exercice » (carreau).

« De plus en plus de maires abandonnés sont prêts à faire de la surenchère (loyer, bateau, restaurant...) pour attirer un médecin, observe le généraliste de Fronton. Quitte à ce que les élus jouent au poker menteur, autant qu'ils le fassent avec un vrai jeu de cartes ! »

54 pistes pour redorer le blason libéral

Peu optimiste sur l'issue du plan Ma Santé 2022 dont les principales mesures (assistants et CPTS) lui semblent insuffisantes, l'UFMLS a donné carte blanche à ses adhérents et leur a demandé de lui remonter leurs propositions. « Nous en avons reçu une centaine et en avons retenu 54 dont certaines reprennent celles déjà formulées dans notre récent New-Deal », poursuit Jérôme Marty.

Afin de relancer les installations en libéral, le syndicat suggère de multiplier les maisons de santé universitaires, de ramener le délai de carence de 90 à 8 jours en cas d'arrêt de travail d'un praticien, de faciliter le changement de secteur et de mode d'exercice en cours de carrière, ou encore de renforcer la sécurisation des cabinets avec traitement prioritaire des plaintes en cas d'agression.

L'UFMLS met sur le tapis plusieurs coups de pouce financiers comme l'exonération totale des revenus des médecins liés à l'activité de permanence des soins, (les praticiens de plus de 60 ans seraient dispensés de gardes), le gain d'une année de cotisation de CARMF pour 10 ans de PDS, la revalorisation des indemnités kilométriques, la suppression des taxes de l'exercice des médecins retraités, le financement de la mise aux normes des cabinets pour les médecins en secteur I... Mais surtout, il demande de porter le C à 50 euros et la visite à 80 euros après la suppression de la ROSP - les rémunérations des médecins devant être à tout prix décorrélées de l'ONDAM.

Aux maires de jouer !

Chaque motif de consultation ferait l'objet d'un tarif supplémentaire et une lettre clé supplément serait facturée tous les 15 minutes. Le syndicat souhaite aussi faire payer les lapins aux patients indélicats.

L'Union française pour une médecine libre réclame une nouvelle gouvernance du système de santé reposant sur une contractualisation tous azimuts avec les patients, la CNAM, les ARS... Il propose aussi la création d'une cotisation commune Ordre-Syndicats médicaux « afin de leur donner une vraie représentativité et ne plus les laisser dépendants de la signature conventionnelle ».

« Ce jeu est avant tout symbolique mais nous avons la volonté de faire bouger les lignes », assure le Dr Marty. L'UFMLS adressera son jeu à tous les députés membres de la commission des affaires sociales, et aux principaux représentants des associations de maires (AMF, AMRF et APVF). En espérant que son initiative entraînera une nouvelle donne.


Source : lequotidiendumedecin.fr