Avec seulement deux généralistes pour un bassin de population de 15 000 habitants, le secteur de La Ferté-Macé, dans l'Orne, est un désert médical. Faute de nouvelle installation de médecins, quatre retraités du secteur viennent de reprendre du service à raison de deux demi-journées par semaine, au sein du cabinet de médecine générale de l'hôpital local, le Centre hospitalier intercommunal des Andaines, rapporte France 3.
Le Dr Alain Bugaut, 65 ans, a donc repris cette activité salariée qui lui permet de « faire de la consultation », sans se préoccuper de l'administratif, géré par l'hôpital. Lui-même n'a jamais retrouvé de successeur dans son cabinet libéral : « Il est vrai que depuis 10 ans, tous les médecins partis à la retraite n'ont jamais été remplacés. J'avais mis une annonce et je n'ai eu aucune réponse, je crois même qu'elle n'a jamais été lue ».
Prochaine étape, la coercition ?
Ce dispositif sert de pansement provisoire mais ne répond pas totalement à la demande de soins sur le territoire. Les urgences du centre hospitalier ne désemplissent pas et ce majoritairement pour des soins non programmés. « Vous êtes tous ici parce que vous n'avez pas trouvé de médecins pour vous soigner et il n'y a pas de réelle urgence vitale », constate un autre généraliste retraité, le Dr Jean-Pierre Gressant, 70 ans, devant les signes d'assentiment des patients.
Pour le directeur de l'hôpital, François Ponchon, estime que contraindre les médecins à s'installer dans les déserts serait une solution. « À l’issue de leur formation, cela pourrait être légitime de demander à un médecin de s'installer dans une zone qui présente une pénurie de médecins pendant deux ou trois ans ».
Plus qu'à la Ferté-Macé, c'est tout le département de l'Orne qui est touché par le manque de médecins. Un généraliste sur quatre aura l'âge de partir à la retraite d'ici 2020.
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