Au Kenya, les autorités ont trouvé un moyen radical pour faqire reprendre le travail aux médecins du pays, en grève depuis plus d'un mois. Les médecins du secteur public ont reçu lundi un ultimatum des autorités, qui les ont menacés de licenciement s'ils ne reprennent pas le travail d'ici mercredi.
"Nous demandons une nouvelle fois aux docteurs d'accepter l'offre du gouvernement et de reprendre le travail", a déclaré Peter Munya, le président du Conseil des gouverneurs, qui rassemble les gouverneurs des 47 comtés du Kenya. "Nous sommes convenus que le processus de sanctions disciplinaires commencera mercredi pour ceux qui ne reprendront pas le travail", a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse commune avec le ministre de la Santé, Cleopa Mailu.
Les médecins qui resteront en grève recevront, à la date butoir, leur lettre de licenciement et leur emploi fera l'objet d'un appel d'offre, a expliqué Peter Munya. "Les docteurs en grève devraient considérer la détresse des Kényans dans les hôpitaux publics et reprendre leur travail", a-t-il poursuivi. "Le gouvernement et les comtés ont fait une offre très raisonnable, qu'ils doivent prendre en considération."
La grève de plusieurs milliers de médecins du Kenya depuis le 5 décembre vise à obtenir une multiplication par quatre de leur salaire. Vendredi, ils ont rejeté la proposition du gouvernement d'augmenter de 40% leur salaire et maintenu leur mouvement. Selon les syndicats, la proposition gouvernementale ne prenait pas en compte d'autres engagements conclus dans le cadre de l'accord de 2013, comme la nécessité de mieux équiper les hôpitaux, de mieux financer la recherche, et de mieux garantir la sécurité des médecins au travail.
Les infirmières sont également en grève, même si certaines ont repris le travail fin décembre, après avoir signé un accord spécifique sur leur rémunération avec le gouvernement.
La grève dans les hôpitaux publics a eu un effet dévastateur pour les malades, dont certains ont été dirigés vers des cliniques privées, que la majorité de la population ne peut pas s'offrir financièrement. Les grévistes, qui dénoncent la corruption endémique gangrénant le pays, bénéficient cependant du soutien de nombreux Kényans sur les réseaux sociaux.
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